Par B. Chaou
Le monde a encore une fois été pris de vitesse par le virus. Il y a quelques jours, le ton des dirigeants à travers le monde a profondément changé. Les discours sur l’ouverture de l’économie et la relance ont été remplacés par des discours alarmistes sur une nouvelle vague, ou encore le retour aux restrictions afin de contrer la propagation des nouveaux variants, à leur tête le variant Delta (indien). En effet, plusieurs pays connaissent des courbes d’infection exponentielles et les professionnels de certains secteurs, notamment du tourisme, y compris au Maroc, craignent que l’été soit gâché.
Depuis quelques semaines, les autorités du Royaume multiplient les avertissements et n’excluent pas un retour à des mesures restrictives au cas où la situation ne s’arrangerait pas. Chose qui serait sans aucun doute pénalisante pour le secteur touristique et ses branches d’activité, surtout après avoir connu une année 2020 catastrophique.
Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF), estime que «ce n’est pas une solution de pénaliser l’ensemble de l’économie. Il faut que les autorités prennent leurs responsabilités, dans le sens où elles doivent sanctionner les personnes qui ne portent pas de masque à l’extérieur, par exemple. Les municipalités aussi doivent jouer leur rôle, faire de la sensibilisation et appliquer des sanctions aux clients dans les restaurants et cafés qui ne respectent pas les mesures mises en place». Et d’ajouter que «c’est plus judicieux que de bloquer toute une haitent travailler et qui continuent de respecter les mesures sanitaires».
En effet, le secteur des métiers de bouche, incluant les restaurants et les cafés, risque de beaucoup perdre si les responsables décident d’appliquer à nouveau des mesures restrictives à la population, surtout en cette période estivale durant laquelle ces professionnels font le plus gros de leurs chiffres.
Du côté des professionnels de l’hôtellerie, le manque de visibilité inquiète toujours. «Actuellement, le secteur est en légère reprise. Toutefois, nous avançons au jour le jour, car nous ne savons pas quelles seront les décisions des autorités face à l’évolution de cette pandémie», nous confie un des acteurs majeurs du secteur au Maroc.
Interrogé sur l’impact du retour des restrictions, il avance que «ça alourdirait l’ardoise pour les hôteliers et leur écosystème, ce qui est dommage pour le secteur qui compte sur cette période d’été pour reprendre des couleurs. Il ne faut pas que l’Etat prenne des décisions radicales qui pénaliseraient l’économie et la stabilité sociale du pays. Il faut faire en sorte de cibler les personnes qui enfreignent la loi, et permettre à celles qui ont la culture du standard et de la norme sanitaire de continuer à travailler».
Rappelons qu’au Maroc, avec plus de 10,5 millions de personnes vaccinées, l’immunité collective n’est pas encore atteinte. Autrement dit, la population marocaine n’est pas totalement protégée contre la Covid-19, d’où d’ailleurs les différentes sorties médiatiques des responsables exhortant les citoyens à respecter les mesures barrières. De plus, la vaccination n’empêche pas d’être contaminé, mais protège essentiellement des formes graves de la maladie.