Tourisme : Les agences de voyages doivent 200 MDH à leurs clients

Tourisme : Les agences de voyages doivent 200 MDH à leurs clients

La FNAVM appelle à une révision des mesures prises par le CVE.

Les opérateurs du secteur anticipent une année 2020 déficitaire.

 

Par B. Chaou

 

Le tourisme est l’une des grandes victimes de la pandémie du Coronavirus, et demeure l’un des secteurs les plus violemment touchés par la crise, et sûrement le plus longtemps compte tenu de la fermeture des frontières, la latence du confinement, ou encore la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Les professionnels pensent d’ailleurs que la reprise ne commencera qu’à partir de début 2021.

Chose qui a poussé la Confédération nationale du tourisme (CNT) à émettre récemment un rapport sur la base duquel elle propose une panoplie de mesures afin de mettre en place un dispositif de sauvegarde et de relance pour l’industrie. Un dispositif englobant un investissement estimé à 1,7 milliard de DH (MMDH) dont 1,2 MMDH pour la sauvegarde du secteur et 500 MDH pour la relance (www.fnh.ma).

Comme toutes les branches de ce secteur, les agences de voyages sont concernées par ce dispositif, car tout aussi touchées par la crise actuelle. Selon Khalid Benazzouz, président de la Fédération nationale des agences de voyages, du Maroc, «nous sommes aujourd’hui fortement impactés, toutes les réservations que nous avons reçues, ont été soit annulées, ou reportées pour 2021. Par exemple, les «miles» offerts annuellement par les entreprises aux collaborateurs, ont été reportés à une date non définie, à cause du manque du budget causé par la crise». Par ailleurs, poursuit-il, «la fermeture des frontières a un impact direct sur notre activité. La France qui nous adresse 50% des touristes, n’ouvrira ses frontières internationales qu’en septembre».

200 MDH à récupérer de chez les fournisseurs

Outre les annulations de voyages causées par la crise du Covid19, les agences de voyages se retrouvent aujourd’hui dans une situation délicate face à leurs clients. En effet, ces derniers ont procédé au paiement de leurs réservations et leurs vols avant le voyage, mais à cause de la pandémie et l’annulation des vols, mais également la faillite de plusieurs compagnies aériennes, les agences ont du mal à récupérer ces avances auprès de leurs fournisseurs.

«Sur la base d’une étude que nous avons réalisée auprès de 200 agences de voyages, nous sommes arrivés à un montant avoisinant les 200 MDH à récupérer. Autrement dit, ce sont 200 MDH sortis des caisses des agences et qui sont chez les différents fournisseurs. Cet argent appartient à nos clients et ils voudront sans aucun doute le récupérer après le confinement». La Fédération a dans ce sens proposé de remplacer le remboursement des montants des voyageurs par la mise à disposition de bons d’avoir d’une validité de 12 mois, et dont les frais correspondent aux montants décaissés par le client.

Pour une révision des mesures avec le CVE

Afin de faire face à cette crise, la CNT a proposé, via le même rapport, la révision de plusieurs mesures prises par le Comité de veille économique (CVE) et adoptées par le gouvernement marocain. Les agences de voyages sont d’ailleurs directement concernées par plusieurs de ces nouvelles propositions. Selon Khalid Benazzouz, «aujourd’hui, nous avons plusieurs requêtes. Nous voulons une réduction des taux, car nous jugeons que 4% est élevé pour le crédit Damane Oxygène au regard de la situation actuelle. Nous demandons également l’annulation des charges fiscales pour 2020, et non leur report, car nous ne sommes pas en capacité de les payer.

Enfin, nous demandons le report des échéances de 12 mois et non de 3 mois». Par ailleurs, selon la FNAVM, il est aujourd’hui plus que nécessaire de réfléchir à un plan de relance pour le secteur. «Il faut mettre en place un budget de relance de l’activité, et réfléchir dès maintenant à la reprise et la relance du secteur. Nous avons prévu des visioconférences avec le CNT afin de réfléchir aux moyens appropriés pour relancer l’industrie touristique au Maroc et aux offres que nous pourrons mettre en place.

Mais nous avons besoin d’être épaulés, sachant que jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons demandé aucune subvention», précise Khalid Benzazzouz. Les opérateurs des agences de voyages s’accordent à dire que 2020 sera une année déficitaire pour l’ensemble des opérateurs du secteur, tous types d’activités confondues, qu’il s’agisse d’agences de voyages dédiées au tourisme réceptif ou à l’export

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