◆ Le régulateur, les opérateurs et les équipementiers accélèrent les préparatifs pour accueillir cette technologie.
Par C.Jaidani
Le Maroc est l’un des marchés les plus dynamiques du secteur des télécoms en Afrique et dans le Moyen-Orient. Les opérateurs et les utilisateurs sont toujours à l’affut des dernières innovations technologiques, qui sont un facteur de compétitivité.
L’introduction de la 5G dans le Royaume est une question de temps. Le marché est porteur et les opérateurs sont intéressés par cette technologie, d’autant qu’elle a été adoptée par plusieurs pays avec des résultats très surprenants. Son employabilité peut être étendue et utilisée dans différents domaines, aussi bien domestique que professionnel.
Certains secteurs ont besoin d’un flux de data et d’échange de données très importants comme les finances, l’offshoring, l’industrie ou l’audiovisuel.
En prélude à son lancement, l’Agence nationale de règlementation des télécommunications (ANRT) a remodelé le dispositif juridique, notamment la loi n° 121-12, modifiant et complétant la loi n° 24-96, qui a pour objectif de faciliter la transition vers la 5 G pour les opérateurs et leurs clients et d’éviter les pratiques de concurrence déloyale. Sur le plan technique, le régulateur a lancé avec succès des tests expérimentaux en indoor ou en outdoor.
Ce projet entre dans le cadre d’un vaste programme de développement du secteur à l’horizon 2023. Les trois opérateurs télécoms nationaux sont également dans la course et se préparent activement à choisir le dispositif technologique qui leur convient. Il est question d’optimiser leurs infrastructures et d’être prêts une fois que l’ANRT lancera l’appel à la concurrence.
Pour leur part, de grands équipementiers mondiaux se préparent activement pour se positionner au Maroc, qui présente des potentialités importantes de développement, d’autant que la cinquième génération de téléphonie mobile est sollicitée pour le débit important qu’elle génère, pouvant atteindre 100 fois celui de la 4 G.
Dans ce cadre, le géant chinois des télécoms, Huawei, a manifesté depuis le depuis de l’année 2020 son intérêt pour offrir ses services et assurer dans ce domaine une implantation dans le Royaume. Et ce, en vue de développer son activité au niveau continental, puisque le bureau de Casablanca couvre toute l’Afrique du Nord.
Lors d’une visite d’une délégation officielle marocaine en janvier 2020 en Chine, Philippe Wang, vice-président exécutif de la région Afrique du Nord du géant chinois de télécoms, a souligné «la volonté du groupe à travailler avec le Maroc pour en faire un centre leader dans le domaine de la haute technologie au service du continent africain».
L’Afrique et la région MENA suscitent également l’intérêt des équipementiers de renommée mondiale, à l’image du suédois Ericsson, qui y manifeste de fortes ambitions. Après la signature de sept accords pour la 5G en Arabie Saoudite, au Qatar, Bahraïn, Emirats Arabes Unis et aussi en Afrique du sud, l’équipementier vise actuellement le Maroc.
«Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires marocains pour lancer des solutions qui correspondent aux besoins des opérateurs locaux. Les essais que nous avons entamés, comme la démo Music Connect déployée au Festival Mawazine en 2019, ont bien réussi», souligne Nora Wahby, directrice d’Ericsson pour l’Afrique de l’Ouest et le Maroc.
Force est de constater que le paysage des télécoms marocain est bien préparé pour accueillir la 5G, mais la conjoncture actuelle marquée par la covid-19, qui a engendré une crise économique sans précédent, n’est pas favorable à un tel lancement. Les revenus des ménages, notamment la classe moyenne, mais aussi des opérateurs économiques sont mis à rude épreuve.
Les consommateurs deviennent de plus en plus regardants sur leurs dépenses et ils sont contraints de différer le plus souvent les achats jugés ostentatoires. Il est probable que la 5G sera différée à 2021, voire 2022.