Le concept «Made in Morocco», actuellement un cheval de bataille de l’économie marocaine, touche de nombreux aspects, dont notamment le domaine de la santé. La souveraineté sanitaire est devenue un objectif stratégique essentiel.
La pandémie de Covid19 a révélé les vulnérabilités des systèmes de santé à travers le monde, y compris au Maroc. Face aux défis qu’elle a posés, l’État marocain a pris conscience de l’importance de développer une autonomie en matière de production de médicaments, d’équipements médicaux et de vaccins... «La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la nécessité pour le Maroc de se doter d’un système de santé efficace et résistant, qui permet à tous les citoyens d’accéder à des soins de qualité et offre une protection pérenne face aux risques sanitaires», souligne à cet effet le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb.
La souveraineté sanitaire, qui doit être érigée en priorité nationale dans les politiques publiques, vise non seulement à répondre aux besoins de la population en temps de crise, mais aussi à renforcer la capacité du Maroc à se projeter comme un acteur clé dans le domaine de la santé en Afrique. Le Roi Mohammed VI a été à l’avant-garde de cette ambition. Dans plusieurs de ses discours, il a insisté sur la nécessité de renforcer le système de santé national et de promouvoir la production locale de produits pharmaceutiques. «Il est impératif de redoubler d’efforts pour améliorer le système de santé et pour promouvoir l’industrie pharmaceutique nationale afin de garantir la disponibilité des médicaments et des équipements nécessaires», avait-il déclaré dans son discours à l’occasion de la fête du Trône en 2020. Cette déclaration reflète une volonté politique forte de transformer les défis sanitaires en opportunités économiques et sociales.
Elle revêt surtout une importance stratégique dans un monde marqué par l’interconnexion croissante des systèmes de santé et les défis posés par les pandémies et autres crises sanitaires. La pandémie, un puissant marqueur L’exemple de la gestion marocaine de la pandémie de Covid-19 illustre l’importance de la souveraineté sanitaire. L’harmonisation du système de santé avec le reste des systèmes, ainsi que les politiques publiques mises en place ont permis une réponse plus cohérente et agile face à la crise, contrairement à d’autres pays qui ont souffert malgré leurs ressources économiques considérables.
Le Maroc a notamment accéléré le développement de capacités industrielles locales pour la fabrication d’équipements et produits médicaux, comme notamment des masques, des respirateurs, des gels ou encore des médicaments génériques… Des partenariats public-privé ont également été établis pour faciliter la recherche et le développement dans le secteur pharmaceutique. Dans ce cadre, le Royaume a réalisé d’importants progrès en matière de souveraineté médicamenteuse. Objectif : réduire les importations de médicaments étrangers en capitalisant sur les capacités nationales de production de médicaments et de produits de santé.
D’ailleurs, lors de l’une de ses interventions au Parlement, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné la capacité du Royaume à sécuriser son stock stratégique national de médicaments et de produits de santé, couvrant 70% des besoins du marché intérieur en médicaments et vaccins. Cette démarche vise à garantir l’accès à des médicaments et produits de santé de qualité à des prix abordables pour les citoyens. Dans ce cadre, le gouvernement s’engage à soutenir tous les projets d’investissement dans le domaine de la santé, à l’instar de la première usine intelligente de médicaments génériques en Afrique, située dans la province de Benslimane.
Clairement, la promotion de la souveraineté sanitaire est un impératif stratégique pour le Maroc. Elle garantit non seulement la sécurité sanitaire nationale, mais aussi la résilience économique et sociale face aux crises mondiales. Mais le chemin vers une autonomie complète dans le domaine de la santé exige des efforts continus. Qui vont de la consolidation des capacités locales à la réduction des disparités régionales en matière d’accès aux soins, en passant par le renforcement des effectifs médicaux et l’amélioration de l’attractivité des professions de santé. Cela, sans oublier une réforme du système de formation et une meilleure gestion des ressources humaines dans le secteur de la santé.