Souveraineté et résilience: une nouvelle trajectoire pour l’Afrique

Souveraineté et résilience: une nouvelle trajectoire pour l’Afrique

La souveraineté est l’âme de chaque nation et la résilience repose sur le courage de se réinventer. Chaque crise doit être vue comme une occasion de renaissance, un principe central qui guide les débats du Forum MEDays à Tanger.

 

Par Désy M.

La 16ème édition du Forum international MEDays s'est ouverte mercredi soir à Tanger, réunissant plus de 7.000 participants de 112 nationalités et 213 intervenants. Organisé dans l’enceinte du Palais des arts et de la culture, cet événement devient un carrefour stratégique pour les pays du Sud, offrant une plateforme pour discuter des enjeux contemporains liés à la souveraineté, à la résilience et à la coopération internationale. Un rendez-vous qui, cette année plus que jamais, s'affirme comme essentiel face à un monde en constante mutation.

Sous le thème «Souveraineté et résilience : vers un nouvel équilibre mondial», cette édition a été marquée par une série d'interventions illustrant la détermination des nations à repenser leurs trajectoires, loin des diktats extérieurs. Brahim Fassi Fihri, président de l’Institut Amadeus, a souligné que la souveraineté est «l’âme de chaque nation» et que la résilience repose sur «le courage de se réinventer». Pour lui, chaque crise doit être vue comme une occasion de renaissance, un principe central qui guide les débats du forum.

Des voix fortes pour un avenir commun

Parmi les allocutions marquantes, celle du Président des Comores, Azali Assoumani, qui a rappelé que le Forum constitue une occasion unique de penser des stratégies communes face à un paysage géopolitique en pleine recomposition. Il a insisté sur l'importance de préserver la souveraineté des États, tout en abordant les défis mondiaux de manière collaborative. Amadou Oury Ba, Premier ministre de la République de Guinée, a apporté sa propre vision de l’avenir. Dans un contexte de refondation économique, il a souligné la nécessité d’une coopération active entre les pays du Sud, affirmant que la Guinée met l’accent sur «ses intérêts nationaux tout en recherchant des partenariats ouverts».

Il a également évoqué un projet d’exploitation minière et la construction d’infrastructures de 20 milliards de dollars, mettant en lumière l’importance d’une coopération inclusive, capable de dépasser les divergences géopolitiques. Rappelant les trois piliers fondamentaux de la souveraineté, à savoir alimentaire, énergétique et technologique, la vice-présidente de la République Démocratique du Congo, quant à elle, a plaidé pour une vision régionale intégrée, insistant sur le rôle de la solidarité mutuelle et des partenariats stratégiques. Elle a ajouté que la résilience africaine passera par un renforcement des liens entre les nations du continent, tout en intégrant la jeunesse et les ressources locales dans le processus de développement, particulièrement face aux défis climatiques et sécuritaires. «Nous avons le devoir de façonner l’avenir où la souveraineté des Etats sera sauvegardée et où les défis mondiaux seront abordés de manière collaborative, constructive et positive», a-t-elle affirmé.

Industrialisation inclusive

Soulignant la nécessité pour les pays du Sud de s’éloigner des modèles économiques de rente, Amadou Oury Ba a pris comme exemple la gestion des phosphates par le Maroc, saluant la capacité du Royaume à diversifier son économie et à exploiter ses ressources naturelles de manière durable. «Les pays du Sud doivent se concentrer sur la valorisation de leurs compétences locales et sur des politiques économiques audacieuses», a-t-il insisté, mettant en exergue l'importance de l'autosuffisance énergétique et alimentaire dans ce contexte. Le Maroc a été présenté comme un modèle de développement durable et de coopération SudSud.

Grâce à sa politique énergétique et industrielle avant-gardiste, le Royaume s’impose comme un acteur incontournable, bâtissant des partenariats stratégiques à l'échelle mondiale. Brahim Fassi Fihri a conclu son intervention en appelant à repenser les relations Nord-Sud, soulignant que les pays du Sud doivent occuper une place centrale dans le nouvel équilibre mondial. L'ouverture de ce Forum MEDays a été un puissant appel à repenser les rapports mondiaux. L’avenir des pays du Sud repose sur la souveraineté économique, la résilience face aux crises climatiques et une coopération renforcée. Le Forum, par la qualité de ses débats et l'envergure de ses participants, aspire à poser les bases d'une nouvelle dynamique mondiale, plus équitable et respectueuse des aspirations des peuples.

 

 

 

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