Un rapport de la Société financière internationale (IFC) a révélé que 85% des matières premières utilisées dans le secteur textile marocain proviennent de l’étranger, ce qui rend le secteur vulnérable aux chocs extérieurs.
La situation géographique du Maroc permet une proximité avec l’Europe, les États-Unis et l’Afrique, mais le secteur nécessite une meilleure résilience face à un certain nombre de défis, selon le rapport.
Le premier défi du secteur textile est de diversifier les clients, car l’Espagne et la France reçoivent encore 80% des exportations textiles marocaines vers l’Europe, et la sous-traitance représente encore une part importante de la production, à environ 60%.
Le secteur textile est un moteur majeur de l’économie marocaine, représentant 15 % du PIB industriel et 11% des exportations, et fournit des emplois à quelque 200.000 personnes, dont 60% sont des femmes.
Les exportations de textiles pour les trois premiers trimestres de 2022 se sont élevées à 3,8 milliards d’euros vers l’UE, contre 2,6 milliards d’euros en 2021. Le Maroc a réussi à conquérir une part du marché textile dans l’Union européenne d’environ 2,4%. Ce chiffre était d’environ 3,1% en 2007.
Un autre défi auquel est confronté le secteur textile est la nécessité de se conformer aux normes européennes en termes de recyclage et de durabilité. Le rapport estime qu’en cas de succès, il pourrait augmenter sa part du marché européen, comme c’est le cas pour le marché américain, qui a importé des produits textiles du Maroc pour une valeur de 46 millions de dollars en 2021.
La même source souligne que le traitement des déchets du secteur à tous les stades de la production est crucial pour construire une économie circulaire et une industrie plus durable, afin de respecter les conditions européennes dans ce domaine, dont certaines entreront en vigueur à partir de 2026.
Selon l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), le secteur textile marocain gaspillait 83.200 tonnes par an, dont les trois quarts proviennent des régions de Tanger et de Casablanca.
Les mêmes données indiquent qu’un quart des déchets textiles est constitué de fibres pures et plus de la moitié d’un mélange de coton, ce qui signifie qu’une proportion importante de ces déchets peut être recyclée et donner une nouvelle vie.
Outre le défi de la gestion des déchets, le secteur textile est confronté à d’autres défis, à savoir les capacités, les compétences et la transition vers la production de masse à travers la création d’une école d’ingénierie et de design pour renforcer les compétences locales.