Rentrée scolaire : «Panique générale»

Rentrée scolaire : «Panique générale»

La rentrée scolaire va bientôt sonner à nos portes au moment où les ménages marocains ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.

Face à la cherté de la vie, des préoccupations de toutes parts jaillissent quant à une éventuelle hausse des prix des fournitures scolaires.

Par M. Boukhari

A l’approche de la rentrée scolaire, une tension ambiante se fait largement ressentir. D’une part, il y a la fin des vacances et, d’autre part, la tâche ardue pour les parents concernant l’achat des fournitures scolaires. Dans un contexte marqué par une hausse généralisée des prix, ceux des manuels et cahiers vendus dans les librairies marocaines semblent ne pas faire l’exception.

Une situation qui risque de fragiliser davantage le portefeuille des ménages, particulièrement les plus vulnérables, qui peinent à arrondir leurs fins de mois. Durant la saison scolaire, le gouvernement a apporté un appui financier aux éditeurs, estimé à près de 94 millions de dirhams. Le but étant de garantir l’approvisionnement en manuels scolaires et éviter ainsi une augmentation des prix et ce, malgré le prix élevé du papier.

Par ailleurs, une responsable au sein d’une librairie de la capitale nous explique que les prix des livres importés, toutes matières confondues, ont connu une hausse variant entre 10 et 20 DH. «Il faut dire que la hausse des prix du papier dans le monde a eu une incidence non négligeable sur le prix des manuels scolaires. Les clients qui auparavant n’hésitaient pas à montrer leur exaspération face à la hausse des prix, semblent aujourd’hui contraints à accepter la réalité puisqu’il s’agit d’une hausse généralisée et qui risque de ne pas s’estomper de sitôt», affirme-t-elle. Même son de cloche chez un libraire qui souligne que même les prix des cahiers ont augmenté d’environ 13 DH. «Nous essayons au maximum de proposer différentes catégories de fournitures à nos clients. Bien évidemment, le prix varie en fonction de la qualité, et chaque consommateur sera amené à acheter ce qui se rapproche au minimum de son budget».

Une facture salée

Selon une enquête menée à travers le Maroc par la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), les cahiers et les manuels de l’enseignement public agréés par le ministère de l’Education nationale n’ont pas connu une augmentation des prix par rapport à l’année passée. En ce qui concerne les livres importés, le constat n’a toujours pas été dressé puisque l’arrivage d’un grand nombre de manuels n’a pas encore eu lieu. «Si l’on analyse l’ensemble des dépenses et frais que devraient assumer les citoyens, nous constatons que leur pouvoir d’achat sera réellement mis à rude épreuve. De fait, nous ne pouvons pas dissocier les frais de scolarité des autres frais engagés par le consommateur marocain puisqu’il va devoir encore souffrir des conséquences de l’inflation», dixit Ouadih Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC).

Ce dernier estime que la rentrée scolaire de cette année ne sera pas des plus faciles, étant donné qu’en plus du budget consacré aux vacances, à la fête du sacrifice, le consommateur marocain va devoir payer une facture d’eau et d’électricité des plus salées. Et ce, en raison des températures élevées pendant cet été, qui les ont incitées à consommer plus que de raison.

Des consommateurs vigilants

«Notre rôle en tant que Fédération nationale des associations du consommateur est de sensibiliser le citoyen à une consommation responsable et rationnelle et à réclamer la moindre infraction ou acte non réglementaire constatés puisque nous jouissons du droit d’ester en justice. Notre but n’est toutefois pas de contraindre les fournisseurs qui ne respectent pas les droits des consommateurs mais de les inciter aussi à travailler dans un climat serein obligeant tous les partenaires. Le consommateur est de fait un partenaire incontournable du fournisseur et vice versa. Notre responsabilité à tous est d’agir en faveur du développement économique de notre pays. Il ne faut donc pas essayer de duper ou de manipuler le consommateur, qui d’ailleurs fait davantage preuve de vigilance face à certaines pratiques frauduleuses», insiste-t-il.

Le président de la FNAC alerte également sur la qualité des produits qui, dans certains cas, n’est pas au rendez-vous. «Nous avons constaté que le mouvement consumériste européen et marocain prête de plus en plus attention à la qualité des produits que nous donnons à nos enfants notamment les stylos à encre et à bille, les crayons de couleur, la pâte à modeler. Ceuxci contiennent des matières chimiques susceptibles de porter atteinte à la sécurité du consommateur. Nous sommes en train de mener une investigation dans ce sens afin de voir si des fournitures scolaires contiennent des produits cancérigènes puisque c’est à ce niveau que nous devrions intervenir afin de combattre toute pratique pouvant mettre en péril la santé du consommateur», précise-t-il.

 

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