La réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) représente une véritable opportunité pour l’économie marocaine, en parfaite cohérence avec la vision gouvernementale pour l’horizon 2026.
Cette initiative vise en effet à mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements privés et à générer 500.000 nouveaux emplois.
Par M. Boukhari
En 2002, les Centres régionaux d'investissement (CRI) ont été établis en réponse à une initiative royale visant à soutenir la création d'entreprises et à assister les investisseurs.
Khalid Doumou, économiste et expert financier, explique que les 12 Centres régionaux d’investissement ont été créés en 2002 pour encourager l’investissement productif dans les 12 régions administratives du Royaume du Maroc : «Et quand on parle d’investissement productif, en réalité c’est d’investissement dans l’économie réelle (celle qui crée un grand nombre d’emplois), et pas dans l’économie financière qui se contente d’investir des fonds dans des sociétés jugées à fort potentiel de croissance».
Bien que les CRI aient réalisé des avancées significatives en facilitant les procédures administratives, le taux élevé d'échec des entreprises au Maroc a révélé des lacunes dans le suivi postcréation. Pour répondre à ces défis, le projet de loi n° 47-18 a été adopté lors du Conseil du gouvernement du 12 juillet 2018, marquant une réforme ambitieuse des CRI.
Ce projet de loi vise à revitaliser le rôle des CRI pour accroître leur efficacité et obtenir des résultats tangibles dans la promotion de l'entrepreneuriat au service de l'économie marocaine. Il repose sur trois principaux axes : la restructuration des CRI en établissements publics autonomes, la création de Commissions régionales d'investissement unifiées (CRUI) et la simplification des procédures à l'échelle régionale et nationale.
«Avec la réforme des CRI de 2022, ceux-ci ont fait peau neuve pour parfaire la politique de régionalisation avancée de notre pays en rapprochant l’État central de la région (CRUI) et, au-delà, des investisseurs porteurs de projets viables, dans le cadre d’un quadriptyque (Charte de la déconcentration, Charte de l’investissement, FM6I - Fonds stratégique Mohammed VI pour l’investissement, Fonds Hassan 2 pour le développement économique et social-, et les CNI-5 - Commissions nationales d’investissement depuis la réforme de 2022-), qui devrait grandement faciliter le monitoring de l’investissement à l’échelle nationale. Et encourager l’acte d’investir pour l’investisseur privé, qu’il soit national ou étranger et ce, dans le cadre des préceptes institués par le Nouveau modèle de développement», souligne Doumou.
En outre, selon le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, cette réforme s'inscrit dans la vision royale pour faire de l'investissement un levier de la relance économique, avec pour objectif la création de 500.000 emplois entre 2022 et 2026.
Investissement public vs investissement privé
Par ailleurs, Doumou estime que depuis plus d’une décennie, l’investissement au Maroc est en croissance continue. «Cet investissement est porté toutefois majoritairement par le secteur public, représentant 2/3 de l’investissement total. L’objectif fixé par l’Etat est d’atteindre une part de 65% d’investissement privé à horizon 2035, conformément aux recommandations formulées par le Nouveau modèle de développement», précise-t-il.