L’Étude économique du Maroc a été menée à bien dans le cadre de la deuxième phase du Programme pays OCDE-Maroc. L’événement marque également l’achèvement de la deuxième phase du Programme pays, qui a accompagné la mise en œuvre du NMD.
Par Y. Seddik
Le Royaume du Maroc a franchi un cap stratégique de son partenariat avec l'OCDE lors d'une cérémonie officielle réunissant le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, le secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann, et la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah. L’événement a marqué la fin du Programme pays II Maroc-OCDE et la présentation des conclusions de la toute première étude économique de l'Organisation dédiée au Royaume. Plus qu’une simple clôture, cette rencontre a mis en lumière les ambitions marocaines de poursuivre sur la voie d’une croissance durable et inclusive, en dépit des crises récentes qui ont secoué le pays.
Des réformes pour une croissance soutenue
Selon cette étude, le Maroc a su maintenir une croissance résiliente après les chocs successifs de la pandémie de Covid-19, de la crise énergétique mondiale et du séisme de 2023. Le Royaume affiche une prévision de croissance du PIB de 3,5% en 2024, après une solide performance à 3,4% en 2023, avec une accélération attendue à 4% en 2025. Cette dynamique est soutenue par l’augmentation des investissements, la vigueur des exportations, ainsi que la mise en place de réformes majeures pour encourager l’investissement et renforcer la protection sociale. Les perspectives budgétaires du Maroc s’améliorent également. La réduction progressive du déficit budgétaire devrait entraîner une baisse du ratio dette publique/PIB, qui passerait de 69,5% en 2023 à 68,2% en 2025. Quant à l’inflation, en recul grâce à l’apaisement des tensions sur les prix des produits alimentaires, elle est attendue à 2,3% en 2024, puis à 2,0% en 2025, après avoir culminé à 6,1% en 2023.
Renforcer le climat des affaires et l’emploi
Le lancement de la nouvelle Charte de l’investissement s’inscrit dans cette volonté de relancer l’investissement privé. En mettant en place un nouveau système d’incitations, conjugué à une meilleure gouvernance et un climat des affaires plus attractif, le Maroc cherche à renforcer les liens entre les IDE et l’économie locale. L’étude souligne cependant des défis majeurs. Le taux d’activité des femmes et des jeunes reste faible, et l’économie informelle demeure omniprésente. Pour dynamiser la productivité, l’amélioration des compétences de la maind’œuvre, l’efficience de l’investissement public, ainsi que la promotion d’un environnement concurrentiel et équitable sont jugées essentielles. Nadia Fettah a d’ailleurs insisté sur l’importance d’accroître les efforts en faveur de la formation professionnelle et de l’apprentissage pour faciliter l’insertion des jeunes diplômés sur le marché du travail, tout en mettant en avant l’impératif de soutenir une plus grande participation des femmes dans l’économie formelle.
Des engagements climatiques ambitieux
Sur le plan environnemental, le Maroc se distingue par ses engagements visant à réduire ses émissions de 45% d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Néanmoins, l’OCDE recommande une mise en œuvre rigoureuse des mesures de transition climatique, notamment en matière de tarification du carbone, afin de garantir une trajectoire de développement durable. Le secrétaire général de l’OCDE a salué la détermination du Maroc à s’engager dans cette voie, en soulignant que «stimuler la productivité, créer des emplois de qualité et réussir la transition climatique sont des priorités essentielles pour assurer la convergence du Maroc vers les économies à revenu élevé». L’OCDE a également présenté les principales conclusions de sa Revue de la politique urbaine nationale du Maroc, qui expose un plan d’action pour bâtir des villes plus productives, plus durables et plus inclusives. L’événement s’est conclu par la signature d’un protocole d’accord qui vise à renforcer la coopération entre le Maroc et l’OCDE pour accompagner le Royaume dans ses réformes et ses ambitions économiques, consolidant ainsi sa position en tant que modèle de développement en Afrique.