Le secteur des produits du terroir regorge de potentialités. Sa production annuelle dépasse les deux millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de plus de 14 milliards de DH.
Par Ibtissam Z.
Le ministère de tutelle a placé les produits de terroir dans la stratégie de développement agricole, à savoir le Plan Maroc Vert lancé en 2008. Cette stratégie sectorielle donnera amplement ses fruits. A ce jour, pas moins de 200 produits du terroir ont été recensés. Par ailleurs, les plans de développement régionaux ont permis d’organiser les acteurs de production et de multiplier les coopératives et associations du secteur. La tutelle estime que la production annuelle dépasse les deux millions de tonnes, pour un chiffre d’affaires de plus de 14 milliards de DH.
Ce secteur mobilise plus de 3.000 groupements de producteurs, notamment les coopératives, les groupements d'intérêts économiques (GIE)... Il se démarque par une forte représentativité féminine, avec plus de 50% de l’ensemble des adhérents. Depuis 2008, pas moins de 600 groupements opérant dans le domaine des produits du terroir ont pu être accompagnés. Ces groupements permettent d’organiser les exploitants en vue d’augmenter la quantité de la production et améliorer la qualité des produits. En plus de participer à l’essor de l’économie rurale, les produits du terroir ont également la cote auprès des consommateurs. Un constat confirmé par El Mahdi Arrifi, DG de l’Agence de développement agricole.
«Afin de leur permettre une meilleure valorisation et visibilité, il est important d’opérer un accompagnement tout au long du processus de fabrication jusqu’à la commercialisation. Dans ce cadre, l’Agence pour le développement agricole (ADA) porte un fort appui aux groupements des producteurs de produits du terroir depuis l’avènement du Plan Maroc Vert et actuellement, dans le cadre de la stratégie Génération Green, qui vise à maintenir et renforcer davantage cet appui. A ce titre, plusieurs actions ont été menées pour l’accompagnement et l’encadrement des femmes dans le milieu agricole et rural, à travers notamment l’encouragement et le renforcement du mouvement organisationnel en agriculture autour des projets agricoles, le renforcement des capacités techniques et managériales des femmes, le conseil agricole, l’appui à la labellisation, la promotion et la commercialisation des produits agricoles», affirme-t-il.
Rehausser la qualité et améliorer lesdits produits reste une priorité. C’est pourquoi la stratégie de développement des produits du terroir a été renforcée aujourd’hui à travers quatre axes principaux, à savoir l’amélioration des conditions de production à travers une mise à niveau des unités de valorisation des groupements; l’appui et l’amélioration à l’accès au marché; le renforcement des capacités des producteurs; la promotion. Labélisation et accompagnement des jeunes L’Agence de développement agricole a lancé plusieurs chantiers qui permettent de faciliter l’accès aux différents marchés, notamment étrangers. Afin d’asseoir la notoriété des exploitants de produits du terroir, l’ADA a choisi l’appellation «Terroir du Maroc», un label collectif garantissant l’origine géographique et le respect des exigences légales et règlementaires. Pour booster les produits Made in Morocco, un accent particulier a été mis sur le développement de la commercialisation. Il s’agit d’un choix fortement propulsé depuis l’avènement de la stratégie Génération Green 2020-2030. Par ailleurs, l’ADA mise sur le capital humain pour développer l’entrepreneuriat agricole.
«Génération Green 2020-2030 a mis un accent fort sur le développement du capital humain. A ce titre, une attention particulière a été accordée à la catégorie des jeunes dans l’objectif de faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles, et ce à travers leur accompagnement à l’insertion professionnelle et à l’auto-emploi», explique Arrifi. Et de poursuivre : «Pour relever ce défi, la stratégie Génération Green 2020-2030 prévoit le déploiement d’un programme dédié à l’appui des jeunes porteurs d’idées de projets, avec comme objectif l’émergence de 45.000 nouveaux exploitants agricoles dans le cadre de la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives, et la création de 170.000 emplois dans les services liés à l’agriculture à l’horizon 2030».