Pourquoi S&P a-t-elle rehaussé la perspective de la notation souveraine du Maroc malgré une conjoncture morose

Maroc : La raison réelle derriere le revirement de l'agence S&P

Selon Mohamed Benchaaboun (ici avec Abdelouafi Laftit ministre de l'Intérieur), au moins 3 actions menées par son département auraient persuadé l’agence new-yorkaise. Photo Sohaib Zefri @ FNH.ma


 

Le 5 octobre dernier, le gouvernement poussait un grand «ouf» de soulagement : ce jour-là, l’agence de notation Standard & Poor’s relevait, contre toute attente, la perspective de la note souveraine du Maroc, la faisant passer de «négative» à «stable».

On se souvient qu’une année auparavant, la même agence avait fait passer cette perceptive de «stable» à «négative», menaçant ainsi l’Investment grade du Maroc (BBB-/A-3). Inutile de préciser qu’une telle dégradation de la notation aurait été désastreuse pour l’économie du pays.

Toujours est-il que plusieurs opérateurs se demandent toujours comment un tel revirement a-t-il été possible de la part de S&P, réputée comme l’une des agences de notation «les plus sévères», alors même que le déficit budgétaire était sorti de sa trajectoire baissière. Mohamed Benchaaboun, ministre de l’Economie et des Finances, a apporté, au cours d’un point de presse, des éléments de réponses à cette question.

L'argentier du Royaume a dans un premier temps rappelé que le relèvement de la perspective de négative à stable est «fondamentale, car cela nous éloigne d’une baisse de la notation souveraine». Ainsi, le Maroc est l’unique pays d’Afrique, avec le Botswana, à être noté «Investment grade».

A en croire le ministre, c’est le programme de maitrise des dépenses budgétaires qui aura convaincu l’agence de notation.

«En 2018, la perspective de la note souveraine avait été revue à la baisse parce qu’il y avait une part d’aléatoire dans les dépenses de l’Etat. Aujourd’hui, cela a été revu à la hausse parce qu’il y a une grande part de maîtrise de ces mêmes dépenses», explique le ministre.

Plus concrètement, au moins 3 actions menées par son département auraient persuadé l’agence new-yorkaise.

La première concerne la mise en place des mécanismes de financement innovants, qui permettent à la fois de maîtriser le déficit et de créer une dynamique sur le privé.

La deuxième porte sur la mise en place de mécanismes de couverture sur le gaz importé, qui impacte positivement la maîtrise des dépenses de compensation. A en croire le ministre, ce hedging permettra une économie de 2,5 Mds de DH cette année par rapport à ce qui a été budgétisé dans la LF 2019.

La relance du processus de privatisation est la troisième action qui a fini de convaincre S&P, estime le ministre. Après l’opération Maroc Telecom, ce processus va se poursuivre. Des opérations sont-elles prévues avant la fin de l’année ? «On y travail, mais cela sera difficile avant la fin de l’année», confie Benchaaboun.

 

 

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