Politique monétaire: pas de changement prévu en mars

Politique monétaire: pas de changement prévu en mars

Bank Al-Maghrib devrait, sans grande surprise, maintenir le taux directeur inchangé en mars. 

 

Par A. Hlimi

Entre mars 2023 et mars 2024, les indicateurs macroéconomiques, notamment l'inflation, se sont beaucoup améliorés. L'indice des prix à la consommation est repassé sous 3% et affiche une croissance négative en janvier 2024, la deuxième d'affilée. De son côté, la pluviométrie du mois de février ravive les espoirs sur la croissance en soulageant, au moins, le stress hydrique.  Dans ces conditions, Bank Al-Maghrib devrait temporiser en attendant l'évolution de l'environnement chez les autres Banques centrales et les partenaires économiques, ce qui installe un consensus de marché autour du statu quo pour le mois de mars. 

Bataille gagnée contre l'inflation

Le combat de BAM contre l'inflation n'était pas de tout repos, surtout que la logique derrière un resserrement monétaire pour lutter contre les conséquences d'un choc de l'offre était loin de faire l'unanimité dans le milieu des affaires. Mais désormais, la bataille est gagnée. Lors de son dernier Conseil, Bank Al-Maghrib affichait un ton très accommodant de ce point de vue, notant un ralentissement sensible de l'inflation qui devrait se poursuivre à moyen terme. Une rhétorique qui a plu aux marchés. En effet, depuis le pic de 10,1% atteint en février 2023, l’inflation a décéléré progressivement pour revenir à 2,3% en janvier 2024, soit le niveau projeté pour BAM à la fin de 2024 ! 

Un pivot en 2024 ?

C’est la grande question. BAM va-t-il lâcher du lest cette année ? Là aussi, un début de consensus se forme autour de décembre 2024, voire au premier semestre 2025. Outre les risques liés à un rebond de l’inflation, c’est la dynamique de la FED qui va permettre aux autres Banques centrales d’avoir une fenêtre de tir. L’heure est donc à la temporisation, chose que les partenaires financiers encouragent. Début février, la patronne du FMI a appelé dans ce sens les Banques centrales à ne pas abaisser leurs taux prématurément. «Notre équipe a regardé dans l'histoire, et sa conclusion est qu'un desserrement prématuré représente un risque plus élevé pour l'économie que s'il intervient un peu trop tard», a déclaré la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Une doctrine que semble parfaitement adopter notre Banque centrale au vu de l’historique de ses décisions.

 

 

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