PLF 2021 : Les exportateurs marocains ne décolèrent pas

PLF 2021 : Les exportateurs marocains ne décolèrent pas

 

C’est peu de dire que les exportateurs marocains attendaient beaucoup du PLF 2021. Pour cause, la Loi de finances 2020 a été particulièrement préjudiciable pour les entreprises exportatrices. Elle a introduit un réaménagement de l’IS appliqué aux exportateurs, qui s’est traduit par la suppression de l’exonération quinquennale et l’augmentation du taux de 17,50% à 20%. 


Cette mesure avait provoqué l’ire de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex), laquelle était montée au créneau afin d’obtenir de la part du gouvernement une compensation. Jusque-là, aucune mesure dans ce sens n’a été prise par l’Exécutif. 
Interrogé sur la propension du PLF 2021 à booster les exportations nationales dans le contexte de crise actuelle, Hassan Sentissi, président de l’Asmex, ne décolère pas.

 «Le PLF 2021 occulte totalement l’export. On a l’impression que cette activité n’existe pas dans notre pays», regrette-t-il. Et de suggérer : «Le gouvernement doit tenir compte de la centralité des exportations, génératrices de devises pour le Maroc. Un pays qui importe beaucoup de choses essentielles à son économie». 
Au-delà du constat, l’Asmex ne compte pas en reste là. Dans le cadre du processus du vote du PLF 2021, l’Association a dévoilé récemment une série de recommandations favorables aux exportations nationales. 


La riposte se prépare

«Pour l’adoption du PLF 2021, nous prévoyons de faire du lobbying auprès de la deuxième Chambre du Parlement afin que notre voix soit entendue. D’autant plus que la situation des exportateurs marocains est catastrophique pour cette année en proie à la crise liée à la Covid-19», assure le président de l’Asmex. 
Un homme de réseau qui compte bien activer celui-ci au cas où les doléances des exportateurs marocains ne sont pas prises en compte. En clair, l’option de l’ultime recours est sur la table. «Nous comptons faire parvenir dans un premier temps un mémorandum aux conseillers de S.M le Roi», révèle-t-il. Sentissi déplore également une série de manquements du gouvernement. Et ce, malgré l’existence de dispositifs législatifs. 
La mesure d’aides aux industriels basés dans des zones enclavées et celle relative au statut de l’exportateur indirect ne sont toujours pas opérationnelles. 
«Le Parlement a voté la loi relative au statut de l’exportateur indirect, il y a  3 ans. Et jusque-là, les textes d’application n’ont pas encore vu le jour», s’offusque le président de l’Asmex, qui prône le rétablissement du dispositif incitatif en faveur des entreprises exportatrices de produits ou de services, supprimé par la Loi de Finances 2020. 


M.D

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