Pétrole : le « rééquilibrage » du marché se fait attendre

Pétrole : le « rééquilibrage » du marché se fait attendre

 

L'Opep estime que le rééquilibrage tant attendu du marché pétrolier est en cours mais "à un rythme plus lent" et a fait savoir que sa propre production avait sensiblement augmenté en mai en raison des extractions de pays qui ne sont pas liés par l'accord de réduction de la production.

 

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) précise dans son rapport mensuel daté de mardi que sa production a augmenté de 336.000 barils par jour (bpj) en mai, à 32,14 millions bpj, une hausse imputable surtout au Nigeria et à la Libye, pays qui ont été exemptés de toute réduction de leur production en raison de leurs troubles internes.

 

L'Opep observe que les stocks des pays de l'OCDE ont diminué en avril, à 3,005 milliards de barils, soit 251 millions de barils au-dessus de la moyenne de cinq ans et l'organisation estime que la baisse de ces stocks observable de janvier à avril devrait se poursuivre au second semestre.

 

Mais la reprise de la production de schistes aux Etats-Unis ralentit le processus de désengorgement du marché, constate l'organisation.

 

"Le rééquilibrage du marché est en cours mais à un rythme plus lent compte tenu des changements intervenus dans les fondamentaux depuis décembre, et en particulier de l'offre américaine, qui était prévue en contraction et qui connaît une croissance positive", lit-on dans le rapport de l'Opep.

 

Le baril de pétrole a réduit ses gains après la publication du rapport puis s'est retrouvé dans le rouge à 48,16 dollars , bien en deçà des 60 dollars que souhaite l'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, et moins de la moitié de son niveau de la mi-2014.

 

Le cartel a par ailleurs revu en baisse sa prévision de croissance de la production des pays producteurs non membres cette année, à 840.000 bpj alors qu'elle projetait jusqu'alors 950.000 bpj.

 

Il a en revanche augmenté sa prévision de demande pour ses bruts, de 100.000 bpj à 32,02 millions bpj et, compte tenu de la révision à la baisse de l'offre hors Opep, il laisse inchangée sa prévision de croissance de la demande mondiale.

 

Les 11 pays membres de l'Opep qui adhèrent au pacte de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année et jusqu'en mars 2018 ont ramené leur production globale à 29,729 millions bpj en mai, soit en deçà de l'objectif assigné qui était de 29,804 millions bpj, suivant des calculs de Reuters, qui impliquent un taux de conformité à l'accord de réduction de la production de plus de 100%.

 

Les données de l'Opep sont celles de 13 pays membres; les chiffres de la Guinée Equatoriale, qui a rejoint l'organisation en mai, ne sont pas encore intégrés.

 

 (Reuters)

 

 

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