Pétrole : A quelque chose malheur est bon

Pétrole : A quelque chose malheur est bon

 

L’effondrement des cours du pétrole autour de 35 dollars le baril est une aubaine pour l’économie marocaine.

Mais cette baisse est à double tranchant.

 

A.E

 

La dégringolade des cours du pétrole, après l'échec des discussions entre l'Arabie Saoudite et la Russie ayant conduit Riyad à déclencher une guerre des prix, est une aubaine pour l’économie marocaine.

La Russie, 2ème producteur mondial, s'oppose à toute nouvelle réduction de la production de 1,5 million de barils par jour destinée à enrayer la chute des cours du brut.

Dans le sillage de ce désaccord, Riyad a décidé d'augmenter sa production d'au moins 2,5 millions de b/j pour atteindre un niveau record de 12,3 millions b/j à partir d'avril.

 

Les plus…     

Pour un pays comme le Maroc dont la dépendance énergétique est toujours aussi critique avec un taux de 91,7%, une baisse d’environ 25% des cours du Brent, comme ce fut le cas ce lundi 9 mars, constitue une réelle bouffée d’oxygène, que ce soit pour les réserves de change du Royaume ou pour les déficits jumeaux.

Gardons à l’esprit, en effet, qu’une baisse de 1 dollar du prix du baril de Brent permet aux Maroc d’économiser 800 millions de DH sur sa facture énergétique.

L’effondrement des cours du pétrole autour de 35 dollars le baril est également une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat du consommateur marocain, notamment les automobilistes, quoique pour l’instant, les prix à la pompe dans les stations-service du Royaume ne reflètent toujours pas la baisse importante des prix constatée sur les marchés mondiaux.

 

… Les moins

Toutefois, sur le long terme, on aurait tort de se réjouir de cette situation, car elle est à double tranchant : elle est le signe d’une baisse drastique de la demande en pétrole, et augure d’un sévère ralentissement de l’économie mondiale, amplifié par les inquiétudes liées aux effets du coronavirus.

La baisse des prix du pétrole est également un coup dur pour les pays producteurs de pétrole, en particulier parmi les pays émergents.

Dans ce contexte, la demande extérieure adressée au Maroc, déjà atone, pourrait diminuer davantage en cas de prolongement de la crise du coronavirus, hypothéquant les espoirs de relance de l’activité économique nationale, déjà menacée par les effets de la sécheresse sur la campagne agricole.

 

La suite ?

La question qui se pose désormais est de savoir si les prix du baril resteront durablement bas ? Selon Goldman Sachs, cité par BFM Bourse, le baril de brut pourrait tomber jusqu'à un plancher historique de 20 dollars dans les semaines qui viennent.

«Compte tenu du déséquilibre qu’on observe aujourd’hui sur le marché, on estime plutôt qu’il pourrait descendre à 30, voire à 27 dollars. Au-delà, ça nous semble exagéré, il faudrait que le coronavirus se maintienne très longtemps», estime Benjamin Louvet, gérant matières premières chez Ofi Asset Management, cité par la même source.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a, elle, déclaré en début de semaine que la demande mondiale de pétrole se contractera cette année pour la première fois depuis la crise financière mondiale de 2009.

L’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché mondial est donc loin d’être atteint. Les prix sont donc partis pour rester durablement bas. Par ailleurs, ce mercredi 11 mars, le géant pétrolier Saudi Aramco a annoncé qu'il envisageait d'augmenter sa capacité de production de pétrole d'un million de barils par jour (b/j) pour la porter à 13 millions b/j.  ◆

 

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