Les moyens financiers de la tutelle ont été rehaussés afin de mieux accompagner le déploiement de la réforme. Plusieurs projets majeurs visant à renforcer les infrastructures sanitaires sont en cours.
Le Maroc s’engage résolument dans une nouvelle ère de progrès dans le domaine de la santé, porté par une réforme ambitieuse dictée par la vision éclairée du Roi Mohammed VI. La loicadre n°06-22 constitue une étape cruciale, érigeant la santé en une priorité nationale incontournable. Cette réforme, ancrée dans une dynamique de modernisation et de valorisation du capital humain, vise à placer le Maroc au niveau des standards internationaux. Lors de son discours devant le Parlement, le Souverain a souligné la nécessité d’une mise à niveau complète du système de santé, favorisant une synergie entre les secteurs public et privé. La loi-cadre, en accord avec ces directives, établit un cadre juridique solide, encourageant une approche participative et collective.
L’objectif est clair : une restructuration basée sur une vision prospective à long terme. Cette réforme audacieuse se déploie à travers plusieurs axes majeurs, dont la généralisation de la protection sociale, une politique préventive efficace, une offre de soins équitable sur l’ensemble du territoire, et une refonte de la gouvernance du système de santé. Des mesures concrètes, telles que la création de la Haute autorité de santé et des groupements sanitaires territoriaux, illustrent l’engagement envers une transformation profonde du système actuel. La loi-cadre énonce clairement les principes directeurs du système national de santé, mettant l’accent sur l’égalité d’accès aux soins, la continuité des prestations, la bonne gouvernance, et la mutualisation des moyens. Une répartition équilibrée de l’offre de soins sur l’ensemble du territoire et la digitalisation du système de santé sont également au cœur de cette réforme.
Dans le cadre du partenariat publicprivé, la loi encourage la collaboration entre les deux secteurs, favorisant la complémentarité et la qualité des services. Un système d’accréditation garantit la sécurité et la qualité des soins. Le volet des ressources humaines, de la formation, de la recherche, et de l’innovation est également abordé de manière exhaustive. Un statut spécifique pour les professionnels de santé du secteur public, couplé à des mesures pour encourager la recherche scientifique, témoigne d’une approche holistique. La mise en œuvre de cette loi-cadre, à travers des textes législatifs spécifiques, inaugure une ère nouvelle pour le système de santé marocain. L’ambition affichée est claire : offrir une santé de qualité pour tous, alignée sur les normes internationales.
Des avancées significatives
En 2023, le Maroc a poursuivi résolument le chantier de réforme du système national de santé pour pallier les insuffisances et fournir des services de soins de qualité. La valorisation et le renforcement des ressources humaines en sont des piliers essentiels. Ainsi, la mise en place d’un système de rémunération motivant pour les professionnels de la santé, couplée à une augmentation des capacités de formation, souligne l’engagement envers une main-d’œuvre qualifiée et motivée. Ces efforts visent à atteindre les normes de l’OMS de 45 professionnels de santé pour 10.000 habitants d’ici 2030. La mise à niveau de l’offre de soins est également une réalité tangible. L’extension et la mise à niveau de l’offre hospitalière, avec l’ajout de plus de 2.000 lits supplémentaires, démontrent un investissement significatif dans les infrastructures de santé. Ont été mis en service le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tanger (797 lits), le Centre hospitalier régional (CHR) de Rabat (380 lits), les Centres hospitaliers provinciaux (CHP) de Témara (250 lits) et de Driouch (150 lits), les Hôpitaux de proximité (HP) de Mhamid (45 lits), de Sidi Youssef ben Ali à Marrakech (45 lits), de Jerf El Melha (45 lits), de Bouskoura (45 lits) ainsi que le Centre régional d’oncologie de Laâyoune (23 lits) et la clinique multidisciplinaire à Martil (34 lits). A signaler également l’achèvement du CHP d’Al Hoceima (250 lits) et l’hôpital de proximité d’Ait Ourir dans la province d’Al Haouz (45 lits). De même, trois CHU sont en cours de construction à Rabat, Agadir et Laâyoune, et de nouveaux CHU sont programmés à Errachidia, Guelmim et Béni Mellal. Aussi, 52 autres établissements hospitaliers sont en cours de construction.
Renforcement de la gouvernance
La réforme s’attaque également à la gouvernance du système national de santé. La mise en place des Groupements sanitaires territoriaux, de la Haute autorité de santé, de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, et de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés sont des actions phares dans ce domaine. Le projet d’un système d’information intégré, avec un coût estimé à 1,2 milliard de dirhams, représente aussi une avancée majeure. L’installation du SI dans toutes les structures hospitalières, le déploiement du matériel informatique, et la conception du Dossier médical partagé contribuent à une modernisation significative du système de santé.
Perspectives 2024
En 2024, le budget du ministère de la Santé connaîtra une augmentation, soulignant l’importance accordée à la santé : il passe de 28,13 milliards de dirhams en 2023 à près de 30,7 milliards de dirhams, soit une hausse de l’ordre de 2,56 milliards de dirhams (+ 9%). De même, des postes budgétaires importants seront alloués pour répondre aux besoins en ressources humaines. A cet égard, 5.500 postes budgétaires seront accordés au titre de la Loi de Finances 2024, portant ainsi le total des créations sur la période 2017-2024 à près de 42.700 postes budgétaires, dont 35.500 postes au profit du département de la Santé.
La poursuite du chantier de réforme sera marquée par la réalisation de projets majeurs, dont notamment la mise en service d’hôpitaux en cours d’achèvement et le lancement d’études pour de nouveaux projets d’infrastructures hospitalières. Grâce aux hautes orientations royales, le Maroc réalise des progrès notables dans la réforme du système de santé, comme souligné par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Ces avancées témoignent de l’engagement soutenu envers la construction d’un système de santé équitable, de qualité, et accessible à tous. Le consensus national autour de cette priorité renforce l’espoir d’un accès aux services de santé amélioré et équitable pour tous les citoyens marocains.