Dans un contexte où les possibilités d’utilisation des cartes bancaires s’élargissent continuellement, s’inscrivant en droite ligne avec la dématérialisation des transactions, la monétique se développe de plus en plus en Afrique. Le potentiel de développement des transac­tions électroniques dans le continent a poussé beaucoup d’acteurs à s’investir dans ce créneau.

C’est le cas notamment de la filiale du Groupe Banque Populaire, Payment Center for Africa (PCA), qui est devenue en Afrique un acteur de réfé­rence dans le traitement des transactions électroniques. Et ce, grâce à son modèle éco­nomique décliné en la cou­verture de toute la chaîne de gestion de l’activité moné­tique : la conception, le déve­loppement, l’hébergement et l’exploitation des services monétiques.

En cela, son business modèle est circonscrit autour de trois principales activités, dont la première est le proces­sing de transactions moné­tiques. L’objectif, précise la société, est de «mettre, en mode location, à la disposition des établissements souhai­tant lancer ou maintenir une activité monétique, les infras­tructures technologiques, ressources humaines et pro­cessus nécessaires au trai­tement de cette activité aux normes de l’industrie moné­tique». La seconde activité a trait à la prise en charge en mode outsourcing délégué des principales activités d’un back-office monétique, tandis que la troisième consiste au développement et à l’intégra­tion des solutions du digital banking.

Cet éventail d’activités per­met à la filiale du Groupe Banque Populaire de conso­lider son positionnement sur le marché africain, avec une large couverture géogra­phique (Afrique Centrale, du Nord, de l’Ouest…). Ainsi, Payment Center for Africa a, actuellement, la confiance de plus de 20 banques clientes de renom, installées dans 11 pays africains, et revendique plus de 4,2 millions de cartes gérées sur sa plate-forme. Par ailleurs, la société traite plus de 200 millions de transac­tions par an et pilote plus de 2.000 GAB. Cet essor tient à la fiabilité des supports moné­tiques mis en place, d’autant que PCA est certifié PCI-DSS, un standard international soumis à 12 exigences de sécurité visant à garantir aux clients un niveau de sécurité maximal pour leurs données de cartes bancaires.

Trois questions à Anas Drihany, DG de PCA

Finances News Hebdo : PCA traite plus de 200 millions de tran­sactions par an. Cela paraît énorme certes, mais comment situez-vous ce chiffre par rapport aux poten­tialités de développement de la monétique en Afrique ?

Anas Drihany : C’est grâce à nos clients, acteurs de référence dans le domaine monétique sur leurs marchés respectifs, que nous avons atteint ce niveau de performance. Certains fran­chissent la barre de 90% des opérations de retrait sur le canal GAB. Il est à souli­gner au passage que PCA détient plus de 35% de parts de marché des transactions à fin 2015 au Maroc. En ce qui concerne la zone UEMOA (où notre groupe est présent) qui compte quelque 90 millions d’habitants et environ 10% d’utilisateurs des services financiers, l’Afrique subsa­harienne constitue un vivier extraordinaire pour le marché de la monétique.

F.N.H. : Le développement de la monétique reste étroitement lié à la bancarisation de la population. En cela, quelles sont les actions mises en place en synergie avec le Groupe Banque Populaire pour justement augmenter le taux de bancarisation en Afrique ?

A. D. : PCA propose à ses clients une plate-forme technologique stable et sécu­risée aux meilleurs standards interna­tionaux, un back-office opérationnel et efficace et un coût d’investissement et de fonctionnement maîtrisé et compé­titif. Ainsi, en s’appuyant sur PCA, au Maroc comme dans les pays d’implanta­tion en Afrique subsaharienne, les filiales du Groupe Banque Populaire pourront proposer une offre monétique diversifiée et répondant aux meilleures pratiques de l’industrie monétique, avec une meilleure qualité de services, des tarifs plus compé­titifs et des délais de mise sur le marché parmi les meilleurs sur la place.

F.N.H. : Aujourd’hui, l’un des défis majeurs auquel est confrontée la monétique reste la sécurité. Quelles sont les dispositions prises par PCA pour assurer une sécurité optimale des transactions et faire face aux risques de fraude ?

A. D. : La sécurité des moyens électro­niques de paiement est un paramètre déterminant pour la confiance des clients dans les canaux technologiques. Compte tenu de cela, des ressources financières et humaines importantes sont allouées pour la sécurité et afin d’aligner les dis­positifs sur les bonnes pratiques et sur les normes de sécurité, notamment la norme 27001.

Des missions régulières d’audit et d’ana­lyse de risque sont également menées à cet effet par des cabinets spécialisés en la matière pour tester la robustesse du dis­positif de sécurité, notamment le dispositif anti-fraude mis en place.

Nous avons également investi dans des moyens intelligents de gestion de la fraude et procédé à la mise en place d’un modèle analytique, afin de maîtriser les nouveaux types d’attaque et de fraude qui s’industrialisent et qui se sophistiquent de plus en plus.

Dans le cadre de cette lutte anti-fraude, une équipe d’experts en la matière est mobilisée en permanence pour surveiller et analyser l’activité monétique de façon à détecter et contrer les utilisateurs sus­pects. Cette équipe assure aussi la veille sur les nouveaux types de fraude pour assurer une évolution continue de son système de défense.

PCA vient d’ailleurs d’obtenir la certifi­cation PCI-DSS (Payment Card Industry -Data Security Standard) recommandée par les systèmes de paiement internatio­naux. Ce référentiel garantit aux clients un niveau de sécurité maximal pour leurs données de cartes bancaires.

Cette certification constitue par ailleurs une attestation internationale de fiabi­lité, d’assurance et de sécurité de nos services monétiques. C’est également une première au Maroc pour une société opérant dans la fourniture des services monétiques et des nouvelles technologies d’obtenir une telle attestation.

Toutes ces dispositions confondues, qui répondent aux exigences les plus strictes en matière de confidentialité et de sécu­rité des données, permettent à nos clients d’obtenir les niveaux de fraude les plus bas dans la région

Propos recueillis par David William