Sur les douze présidents de régions et 200 maires issus des élections du 4 septembre, pas une seule femme ! Sur les 120 conseillers élus le 2 octobre à la deuxième chambre, il n’y a que 13 femmes.
Sur les douze présidents de régions et 200 maires issus des élections du 4 septembre, pas une seule femme ! Et pourtant, des femmes il y en avait sur les affiches électorales, comme un argument fort avancé par les partis qui nous ont promis monts et merveilles en matière de parité. Puis la douche froide, que dis-je, glaciale au lendemain de ces élections où les calculs électoraux contre nature priment sur le droit et le choix des électeurs ! En effet, l’article 19 de la Constitution stipule que «L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume, et ce dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L’État marocain oeuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination». Cet article, à lui seul, fait planer un doute sur l’inconstitutionnalité de ces élections… Hélas, alors que tous les défenseurs de la parité ont sauté au plafond, aucune réaction de la dite Autorité ! Il est également malheureux de constater que le projet de loi organique sur les élections régionales, communales et préfectorales ne contenait aucune mesure contraignante de parité ou même de discrimination positive pour assurer une représentativité des femmes au niveau des régions. A peine passé le choc des élections du 4 septembre, que les résultats de l’élection des nouveaux conseillers de la chambre haute sont venus enfoncer le clou. Sur les 120 conseillers élus le 2 octobre, il n’y a que 13 femmes. Pis, le patronat présidé par une femme, n’a porté, pour sa part, qu’une seule femme sur les 8 sièges dédiés à la CGEM à la chambre des Conseillers ! Une chose est sûre, la parité politique n’est pas pour demain !
Imane Bouhrara