Entre 2018 et 2019, il a englouti une enveloppe de 4 milliards de DH.
C’est un poste budgétivore avec peu de rendement sur le service public.
Par C. Jaidani
Quelques jours après sa nomination, le gouvernement Akhannouch a présenté son programme où il a tracé les grandes lignes de ses orientions à l’horizon 2026. Parmi ses objectifs, figure notamment l’opérationnalisation du nouveau modèle de développement (NMD), une vision qui nécessite des fonds conséquents pour réaliser les objectifs escomptés. L’exécutif devrait s’engager également sur d’autres chantiers importants qui ont besoin, eux aussi, de budgets conséquents.
La diversification des ressources est primordiale pour assurer la reprise économique. Le gouvernement est aussi amené à réduire son train de vie, une contrainte dictée par la crise sanitaire qui a fortement dégradé les finances publiques. Parmi les secteurs les plus ciblés, figure notamment le parc automobile public. C’est un domaine très budgétivore, dont les fonds peuvent être réorientés vers d’autres secteurs qui en ont besoin.
«La réorganisation et la réduction du parc automobile de l’Etat ont été relevées depuis longtemps par les partis politiques, la société civile et aussi les citoyens à travers les réseaux sociaux. Par le passé, il y a eu plusieurs initiatives dans ce sens, mais les effets ont été très limités», souligne Mohamed Amrani, économiste. En effet, selon un rapport présenté en 2020 devant le Parlement, le parc de l’Etat continue de peser lourdement sur les finances publiques. Entre 2018 et 2019, il a englouti une enveloppe de 4 milliards de DH.
Concernant les charges, la flotte publique a nécessité, au cours de la même période, 2 milliards de DH de carburant et son entretien 960 MDH. Ce qui est plutôt paradoxal, puisque le gouvernement a, dans le même temps, dépensé 560 MDH de frais de transport en dépit de l’existence d’un nombre important de véhicules. «Il faut penser à un nouveau système plus pertinent, entre autres, des subventions ou des primes de transport, pour assurer la mobilité des agents de l’Etat.
La plupart des pays ont commencé à réduire sensiblement leurs flottes en ne gardant que les véhicules d’extrême utilité, notamment ceux dédiés aux forces de l’ordre, aux ambulances ou autres. Le gouvernement Akhannouch doit réformer profondément ce domaine budgétivore avec peu de rendement pour le service public. Il s’agit de préserver les deniers publics et mettre un terme à des privilèges injustifiés», explique Amrani.
Dans le même ordre d’idées, la Cour des comptes a relevé des dysfonctionnements importants en matière d’organisation et de fonctionnement du parc auto de l’Etat. A la suite de ce rapport, le gouvernement a pris plusieurs dispositions, qui se sont révélées insuffisantes.