Paradis fiscaux : la Tunisie «étonnée» par le classement de l’UE

Paradis fiscaux : la Tunisie «étonnée» par le classement de l’UE

 

 

Le Chef du gouvernement Youssef Chahed a souligné, jeudi, à Gammarth (banlieue nord de Tunis) que «la Tunisie n'est pas un paradis fiscal, chose connue par tous».

 

Dans une déclaration à la presse, il a déclaré : «nous nous sommes d'abord étonnés de ce classement qui ne reflète pas du tout la réalité de l'économie tunisienne», précisant que «l'Union européenne est un partenaire stratégique et nous intensifierons nos contacts avec lui pour expliquer la situation».

 

Chahed a fait remarquer que des contacts auront lieu au cours des prochains jours avec l'UE sur cette question et une délégation se rendra à Bruxelles pour éclaircir la situation et la réalité de l'économie tunisienne que nous ne pouvons pas comparer aux économies d'autres pays car s'est une économie basée depuis trente ans sur l'exportation, soulignant, «nous continuerons à renforcer l'exportation tunisienne pour protéger les postes d'emploi tunisiens surtout dans les régions intérieures».

 

Il a soutenu que la Tunisie a fourni des efforts au plan législatif et respecte les règles de la transparence ce qui constitue un point positif.

 

Et de poursuivre que «la question réside dans la réalisation d'un consensus sur le plan de la fiscalité pour le régime on shore et celui off shore, au sujet de laquelle la Tunisie a déployé des efforts considérables estimant qu'il y a lieu de prendre en considération l'économie tunisienne, ce que nous œuvrerons à expliquer à nos partenaires de l'Union européenne et nous espérons trouver le consensus et la compréhension requis».

 

Chahed a ajouté que «l'économie tunisienne est fondée sur l'exportation qui a crée des postes d'emploi depuis la loi 1972, soit plus de 400 mille emplois générés par les entreprises exportatrices, ce qui représente les deux tiers du tissu industriel, un aspect important duquel on ne peut se passer».

 

Le commissaire européen Pierre Moscovici a par ailleurs souhaité jeudi que la Tunisie sorte rapidement de la liste noire des paradis fiscaux publiée mardi par Bruxelles et assuré que ce classement ne remettait pas en cause le soutien de l'UE au pays.

«Je souhaite que la Tunisie puisse sortir très vite de cette liste», a affirmé le commissaire aux Affaires économiques lors d'une conférence de presse à Paris, en réaction à la polémique suscitée en Tunisie par la présence du pays dans la liste noire européenne, aux côté de 16 autres pays comme le Panama, Bahreïn, les Emirats arabes unis ou Trinidad et Tobago.

«La Tunisie est sur la liste noire parce qu'elle a pris des engagements trop tardifs et incomplets, mais personne n'a envie qu'elle y reste», a ajouté M. Moscovici, à propos de la liste établie par les 28 ministres des Finances de l'Union européenne.

«Nous allons examiner les engagements (de la Tunisie) très rapidement et s'ils sont crédibles et respectés, la Tunisie sortira de la liste noire très vite, peut-être au prochain Ecofin», le conseil pour les Affaires économiques et financières de l'UE dont la prochaine réunion est prévue en janvier, a-t-il précisé.

 

 

 

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