Offre foncière : Une équation à plusieurs inconnues

Offre foncière : Une équation à plusieurs inconnues

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Il faut investir de nouvelles pistes pour élargir l’offre foncière. Le cadre législatif et règlementaire reste peu adéquat pour favoriser le secteur.

La rareté du foncier est une problématique majeure à laquelle le secteur de l’immobilier est confronté. Gérer nos villes en surface est devenu difficile. Il faut dépasser les problèmes réglementaires et juridiques et ouvrir des pers-pectives pour avoir de nouvelles options, comme l’ouverture du foncier public (casernes mili-taires, conversion des zones industrielles en zone d’habitat, construction en hauteur). Il faut tenir compte du fait d’un mar-ché animé essentiellement par le logement social. Mais il y a aussi une problé-matique ardue que les respon-sables ne sont pas arrivés à identifier, liée à la connaissance de la typologie de logement. Quelles sont les attentes et que souhaitent les Marocains en matière de logement, surtout les couches moyennes ? Pour encourager l’expansion urbanistique, 276 nouvelles zones urbaines devraient voir le jour dans les 5 prochaines années avec plus de 70.000 ha dédiés notamment dans les grandes métropoles où la demande se fait plus pressante. Malgré le lancement de ces nouvelles assiettes foncières, leur accompagnement sur le plan administratif pour leur via-bilisation et leur homologation pose différents problèmes. Plusieurs contraintes ont vu le jour surtout dans les grandes villes où les Plans d’aména-gement tardent à être appli-qués. Un temps considérable peut s’écouler avant que ces documents d’urbanisme soient disponibles. L’attente peut durer 4 à 5 ans au point qu’ils deviennent caducs. Ce qui contraint le secteur à fonction-ner par des dérogations plutôt que par la régulation. Les professionnels ont proposé plusieurs pistes de réflexion pour résoudre cette probléma-tique. Parmi les nombreuses propositions émises, figure notamment la modernisation des normes d’urbanisme, parmi lesquelles les constructions en hauteur. Autoriser des construc-tions verticales permet d’aug-menter l’offre en logements, et de ce fait, soulager la pression sur le foncier. Ceci est valable dans les métropoles ou dans les villes qui souffrent d’une rareté du foncier. Mais l’organisation du foncier, selon des normes modernes, est le principal défi que tous les acteurs concer-nés veulent relever. «Pour une bonne gouvernance du foncier, il faut augmenter le taux de conservation foncière. Car, le Maroc dispose d’un fort poten-tiel à investir. A cet égard, il faut fédérer les efforts entre les secteurs public et privé et lan-cer un programme national de conservation foncière avec une feuille de route bien précise», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier. Il est clair que la gestion du foncier est la partie opération-nelle qui détermine et fixe les règles régissant la propriété, son usage et sa valeur. «Elle permet de faciliter la planifi-cation des différentes actions visant à l’amélioration écono-mique et sociale dans l’espace rural, urbain ou périurbain. Elle répond aussi aux interpellations et attentes des différents acteurs de développement (Etat, déci-deurs, politiciens, investisseurs, promoteurs, institutions finan-cières, ingénieurs urbanistes aménagistes et citoyens). Il est question d’honorer les engage-ments du Maroc vis-à-vis des investisseurs nationaux et inter-nationaux », précise Alaoui.

Percée de l’urbanisation

De 8% au début du 20ème siècle, à 68% en 2014, le taux d’urbanisation a connu une forte percée. Longtemps pays foncièrement rural, malgré une longue tradition urbaine, le Maroc a connu une accélération de la croissance de la population de ses villes. Elle a été multipliée par 40 en un siècle passant de 440.000 habitants répartis sur 30 villes à 18 millions sur plus de 350 villes et centres parmi lesquels les villes historiques ont joué un rôle prépondérant pour drainer une partie importante de la croissance urbaine. Avec un taux de croissance urbaine de 1,8% par an, la population citadine réalise un apport démographique additionnel de 350.000 personnes par an, soit 130.000 ménages de plus annuellement. Pour 2030, les prévisions tablent sur une quasi-stabilité de la population rurale et une hausse d‘au moins 7 millions d’habitants dans les villes.

Charaf Jaidani

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