Mutation du monde : Ces dirigeants «exotiques» qui sont aux affaires

Mutation du monde : Ces dirigeants «exotiques» qui sont aux affaires

 

Nicolas Sarkozy a fait un show brillant lors de l’Université d’été de la CGEM.

 

Par D.W

 

«Il faut tout d’abord saluer la trajectoire de l’économie marocaine sous l’impulsion du Roi Mohammed VI. Le Maroc a donné une véritable leçon de stabilité politique lors du printemps arabe».

C’est en ces termes que Nicolas Sarkozy, invité d’honneur de la 2ème Université d’été de la CGEM, a planté le décor. L’ancien président français, qui intervenait sur le thème «Le monde évolue, et vite :
Quelle économie pour demain ?»,
ne s’est pas ménagé pour égratigner les institutions et certains dirigeants actuels. Il faut, selon lui, «poser les bases d’une nouvelle organisation mondiale en réponse aux réalités du 21ème siècle. Car nous sommes au 21ème siècle, avec des institutions du 20ème siècle».

A cela, s’ajoute le fait que les démocraties actuelles sont dirigées par hommes assez particuliers. Il faut ainsi composer avec «les originalités de Donald Trump, un Boris Johnson encore plus dangereux parce que idéologue, ou encore, au Brésil, avec un Jair Bolsonaro qui veut faire plaisir à ses électeurs», explique Sarkozy. «Le tout sans instance d’arbitrage, …. à part Twitter», martèle-t-il un brin ironique.

L’ancien vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Portugal, Paulo Portas, va même plus loin, qualifiant ces dirigeants de «fous, bizarres et exotiques», non sans relever que nous sommes dans un monde de perception et non de faits. «Et pour les gouvernements et les PME, difficile de faire le management de la perception», conclut-il.

 

Quelle Afrique pour demain ?

Dans cette configuration, les destins de l’Afrique et de l’Europe sont liés et ces deux continents sont condamnés à réussir ensemble, relève Sarkozy, précisant néanmoins que «l’Afrique progresse certes, mais lentement, parce que ses progrès sont dévorés par la croissance démographique». D’ailleurs, pour l’ancien président français, il est utopique de parler de dérèglement climatique en faisant fi de ce boom démographique qui constitue une véritable bombe à retardement pour la planète.

Pour Lionnel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin, dans ce «désordre mondial, avec la guerre des monnaies et des invités surprises dans la récession de pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, l’Afrique est l’assurance de l’Afrique et le continent peut amorcer le choc».

Pour ce faire, poursuit-il, «l’intégration régionale doit être une réalité, et la zone de libre-échange continentale africaine est, justement, le symbole de l’ordre africain dans le désordre du monde».

«Dans ce contexte, la diversification de l’économie marocaine et la confirmation de la vocation africaine du Royaume, sous l’impulsion du Roi, étaient une démarche visionnaire», note Zinsou.

Mais si le trésor du Maroc reste, comme le dit Sarkozy, «sa stabilité politique, doublée d’un potentiel touristique exceptionnel, son développement doit s’appuyer sur le développement de la région». Sauf que «son voisin refuse d’ouvrir les frontières», fait-il remarquer, plaidant pour un marché commun et pour un leadership du Royaume sur l’Union pour la Méditerranée (UPM). ◆

 

 

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