Contrairement à la presse écrite, les médias audiovisuels semblent plus présents et intéressés par le marché africain. Un secteur à accompagner à l’international.
Si le Maroc peut se targuer d’avoir une expérience dans plusieurs secteurs à faire valoir et à développer dans le continent africain, il existe un domaine où le pays dispose d’une longue histoire qu’il gagnerait à développer en Afrique. Il s’agit des médias, sachant que l’histoire de la presse écrite au Maroc remonte au 19ème siècle.
L’expérience contemporaine des médias marocains en Afrique ne date pourtant pas d’hier. Il faut remonter à 1960, lorsque l’agence Maghreb Arabe Presse, MAP, lance le bulletin africain. L’agence, qui compte aujourd’hui un important réseau de bureaux africains, parmi lesquels celui de Dakar (36 ans d’âge), est devenue une réelle plaque tournante de la formation des journalistes africains membres de la Fédération atlantique des agences de presse africaines, présidée par Khalil Hachimi Idrissi, DG de la MAP. L’engouement des médias marocains pour le reste du continent se manifestera une fois de plus, mais cette fois-ci, il s’agissait de Soread-2M dans les années 90. Expérience qui s’est soldée par une simple diffusion par satellite au reste du continent, au lieu de la mise ne place d’une réelle politique africaine.
Ce qui ne dissuadera pas Médi1TV, dont la vocation première est maghrébine, de lui emboîter le pas puisque la chaîne a également manifesté un intérêt pour l’expansion vers le reste du continent, plus particulièrement l’Afrique avec ses 230 millions de téléspectateurs, à travers une ambitieuse stratégie lancée en octobre dernier. Toujours en matière d’audiovisuel, autant dire que Hit Radio crée la surprise en réussissant à exporter son modèle vers une dizaine de pays africains … avec un financement en fonds propres. La presse écrite marocaine, elle, demeure frileuse à l’idée de s’exporter dans les pays du Sud. Il n’existe à ce jour qu’un support qui a osé le pari de l’Afrique. Il s’agit du groupe Eco-médias, éditeur du quotidien L’Economiste au Maroc, et son pendant africain L’Economiste du Faso, en février 2013. Comme son nom l’indique, le premier support lancé en dehors des frontières du Royaume vient combler un vide en matière d’informations économiques et financières au Burkina Faso. Le constat est d’ailleurs le même pour d’autres pays africains où la presse politique est nettement plus développée au détriment de l’information économique, pourtant tout aussi importante pour l’opinion publique. Pour ce premier pas africain, le patron, Abdelmounaïm Dilami, a joué la carte de la prudence car l’hebdomadaire burkinabè, qui paraît chaque lundi, est produit au siège du groupe à Casablanca avant d’être acheminé à destination par voie aérienne.
Imane Bouhrara