Maroc - Union européenne : Pourquoi il faut un partenariat win-win

Maroc - Union européenne : Pourquoi il faut un partenariat win-win

Focus agricole

Les échanges entre les deux pays sont complémentaires et prometteurs, mais restent dépen­dants des aléas de la conjoncture. Malgré la hausse des exportations marocaines et le ralen­tissement des importations en provenance de l’Europe, la balance agricole marocaine reste déficitaire. Le Maroc capitalise sur le soutien de l’Europe pour développer le PMV.

Depuis l’indépen­dance, le Maroc entretient des rela­tions exemplaires avec l’Europe. Sur le plan agricole, les échanges restent dépendantes des aléas de la conjoncture, mais sont impor­tants, présentant des pers­pectives de développement remarquables.

Le Royaume exporte essen­tiellement des primeurs, notamment des tomates, des fruits et légumes et aussi des produits de terroir. Il importe en particulier du blé, des oléa­gineux, des légumineuses, des semences, des génisses et des produits laitiers.

Le Maroc a signé en 2012 un accord jugé équilibré et harmonieux qui prend en considération les intérêts de tout un chacun, notamment la protection des filiales les plus vulnérables. Il a permis depuis cette date une hausse de 26% des échanges agri­coles. Il a été plutôt profitable à la partie marocaine en per­mettant l’accès à plus de 55% des produits au marché euro­péen. En revanche, 45% de la valeur des produits du com­merce agricole en provenance de l'UE ont été introduits sur le marché marocain sans droit de douane dès 2012. Cette valeur atteindra 61% en 2017 et 70% en 2022, à l’excep­tion, également, de quelques produits sensibles pour les producteurs marocains. L’ALE prévoit la préservation des sensibilités européennes concernant les produits non libéralisés stratégiques pour le Maroc (tomates, fraises, courgettes, concombres, ail et clémentines) à travers éga­lement le maintien de contin­gents, des prix d’entrée et des calendriers. Au programme, figure également l’augmen­tation modérée et progressive des quotas des produits non libéralisés dans la perspective des complémentarités entre les systèmes de production.

Pour ses exportations agri­coles, le Maroc reste dépen­dant de l’Union européenne, avec une part de plus de 70% pour la tomate, le produit-phare à l’export. Certes, l’ALE encadre ces transactions, mais cette quasi-dépendance présente des risques majeurs.

«Il y a toujours un risque de voir les exportations maro­caines bloquées ou pertur­bées au gré de la conjonc­ture ou en ayant recours à un marchandage de notre cause nationale, une pra­tique employée surtout par l’Espagne. Nous avons intérêt à diversifier nos débouchés pour ne pas être à la merci du marché européen», explique Mohamed Amrani, professeur d’économie.

Malgré les crises conjonc­turelles qui impactent les relations entre le Maroc et l’UE, il faut souligner que les deux parties entretiennent un partenariat win-win appelé à se développer davantage avec le statut avancé accordé au Maroc. Un effort est éta­bli pour l’identification des actions prioritaires dans le cadre du PMV pouvant faire l’objet de l’arrimage à l’acquis communautaire.

Des pays comme la France, l’Espagne et l’Allemagne ont déjà manifesté leur intérêt pour accompagner le PMV, tant sur le plan du transfert de savoir-faire, du financement ou de la promotion des pro­duits marocains.

Déficit commercial

La balance commerciale agricole entre les deux parties demeure toujours déficitaire, et ce malgré l’accélération des exportations marocaines et un ralentissement des importations en provenance de l’UE. En 2014, le défi­cit s’élève à 67 millions d’euros en raison de l’augmentation explosive des exportations de l’UE de produits agricoles (non transformés) à destination du Maroc, en particulier le blé tendre importé de France. L’écart s’accentue lors des mauvaises campagnes agricoles où le Royaume est contraint d’importer une bonne partie de ses besoins alimentaires de l’étranger.

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