Le Vieux continent doit renforcer son partenariat avec le Royaume chérifien, acteur incontournable dans la région.
En 1988, à l’époque Prince héritier, Mohammed VI passait un stage d’application de huit mois au sein de la Commission européenne sous l’aile de l'ancien président Jacques Delors. C’est dire qu’il en connaît les rouages et les méthodes. D’ailleurs, si feu Hassan II avait demandé en son temps l’adhésion à l’UE, Mohammed VI pense à une forme de partenariat qui se traduira des années plus tard par le Statut avancé et plus récemment par un Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), toujours en cours.
Mais le Maroc n’est pas uniquement un pays de la rive Sud que couvre la politique européenne de voisinage, mais un acteur incontournable de cette région que ce soit sur les plans économique, humain que cultuel, bien que l’UE continue à lui jouer de petits tours, notamment sur les accords agricole et de pêche.
De ce fait, le partenariat avec l’Union européenne a pris de nouvelles dimensions ces dernières années, notamment sécuritaires et cultuelles. En effet, sur la question de la gestion des flux migratoires, le Maroc a su prouver son rôle indispensable et, surtout, son intelligence en transformant une crise, avec son voisin ibérique, en un partenariat exemplaire en la matière.
Dans ce sens, Miguel Angel Moratinos, ancien ministre espagnol aux Affaires étrangères et à la Coopération, a appelé l’Union européenne à réinventer la relation avec le Maroc pour être plus renforcée par rapport à ce qui est prévu dans le Statut avancé. Pour lui, la célèbre citation de Romano Prodi, l’ancien président de la Commission européenne, à propos de la politique européenne de voisinage «Tout, sauf les institutions», est dépassée.
Ce constat est soutenu par Paulo Portas, ancien vice-premier ministre portugais des Affaires étrangères et ex- ministre de la Défense, qui estime que le Maroc est un cas unique représentant l’exemple de stabilité dans un Maghreb déchiré. «Je dis à l’Europe que la relation déterminante de la paix dans la région est celle avec le Maroc», soutient l’ancien ministre portugais. Pour lui, le Maroc a la chance d’avoir l’un des rares Chefs d’Etat charismatiques, sur «un marché où les Chefs d’Etat sont de plus en plus rares».
«Dans un monde dangereux, il est précieux d’avoir l'un des chefs d’Etat les plus influents sur la scène internationale», conclut Paulo Portas.
I. B.