La dernière visite royale en Chine a permis d’élargir la coopération économique sino-marocaine, tout en lui donnant une dimension autrement plus importante. L’Empire du Milieu, qui a investi près de 393 MDH dans le pays en 2015, passera à la vitesse supérieure en termes d’IDE au Maroc.
La dernière visite de SM le Roi Mohammed VI, en mai dernier, en Chine constitue une énième preuve de la nouvelle orientation stratégique de la diplomatie marocaine tournée vers les pays du Sud. Avec l’actuel Souverain, force est d’admettre que la coopération Sud-Sud, qui se veut être une réussite, prend une autre dimension axée sur l’intérêt des peuples. Notons que le dernier déplacement royal en Chine s’est soldé par la signature d’une quinzaine de conventions entre des entités marocaines et chinoises concernant plusieurs domaines (développement durable, industrie, finance, etc.). Ce rapprochement avec la Chine porté par le Chef de l’Etat est d’autant plus judicieux et bénéfique au regard de l’importance de l’Empire du Milieu sur l’échiquier mondial (première puissance commerciale) et dans l’économie marocaine. A en croire Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, la Chine (17ème pays investisseur au Maroc) est en passe de devenir un maillon important des IDE du pays. Dans le même ordre d’idées, rappelons que les IDE chinois se sont accrus de 195% entre 2011 et 2015 et sur la seule période 2013-2014, ils ont été multipliés par 5 au Maroc. En 2015, ces IDE ont progressé de 94% passant de 203 à 393 MDH. Mieux en l’espace de 2 ans, la Chine a pu gagner 15 places au niveau de son classement des pays investissant au Maroc. Au-delà de ces chiffres, c’est bien la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma qui a tiré profit de ce partenariat économique fructueux boosté par le dernier déplacement royal. En effet, la région du Nord abritera un projet de ville industrielle sur 1.000 hectares, puis sur 2.000 hectares dans un second temps, lancé par le groupe chinois Haite, qui devrait investir près de 10 Mds de DH, avec à la clef 300.000 postes de travail créés. Concernant l’Afrique subsaharienne, les deux pays partenaires partagent la même vision, celle d’y être davantage présents économiquement. Partant, il est clair que l’alliance Chine-Maroc revêt un caractère hautement plus important, surtout que le Royaume se positionne aujourd’hui comme une plate-forme de production et d’exportation de plus en plus compétitive. En définitive, l’exemple chinois montre incontestablement le rôle prépondérant du Souverain dans la diplomatie économique. Ce dont se réjouissent les opérateurs économiques nationaux.