Marché du travail: Jouahri plaide en faveur de plus d’investissement dans la production de données

Marché du travail: Jouahri plaide en faveur de plus d’investissement dans la production de données

La disponibilité de données de qualité sur le marché du travail, issues de résultats de recherche, permettrait aux pouvoirs publics de bâtir des politiques qui répondraient mieux aux attentes de la population en matière d’emploi.

 

Par A. Diouf

Bank Al-Maghrib s’invite dans le débat sur la mise en place d’une politique de l’emploi post-Covid. C’est dans ce cadre qu’elle a abrité les travaux de la 3ème conférence annuelle du réseau régional de recherche des Banques centrales du MoyenOrient et d’Afrique du Nord (Mena), les 14 et 15 septembre derniers, à son centre de formation à Rabat. Un évènement qu’elle a conjointement organisé avec le bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Mena sur le thème «Marchés du travail et transformation structurelle».

Et qui s’inscrit dans le cadre de «la route vers Marrakech», notamment sur une série d’évènements ayant débuté depuis quelques mois pour préparer et promouvoir les assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qu’abritera Marrakech, du 9 au 15 octobre prochain. Eh bien, pourquoi l’emploi ? Parce qu’en plus de son impact sur le niveau de vie, l’emploi est un facteur d’inclusion et de cohésion sociale.

Il est au centre des préoccupations de la politique publique et un baromètre de sa performance. Et «pour les Banques centrales, c’est une variable clé qui affecte la consommation et l’investissement, et in fine, les prix des biens et services. Une compréhension approfondie des développements sur le marché du travail est ainsi essentielle pour la conduite de leurs missions, en particulier en matière de politique monétaire», a expliqué Abdellatif Jouahri, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, dans son allocution d’ouverture de la rencontre.

Eclairer les politiques de l’emploi dans la zone Mena

La problématique de l’emploi se pose avec davantage d’acuité dans la région Mena. En effet, le chômage atteint globalement un niveau deux fois plus élevé que la moyenne mondiale, soit 10,4% contre 5,8% en 2022. Il touche particulièrement les jeunes, dont un sur quatre est au chômage; et pour la tranche de 15 à 24 ans, environ le tiers n’est ni employé, ni scolarisé, ni en formation (les fameux NEET). Dans de nombreux pays, ce sont paradoxalement les jeunes diplômés qui souffrent le plus du chômage, généralement de longue durée. La région reste aussi confrontée à la faible participation des femmes, qui enregistrent un taux d’activité avoisinant 20%, bien en dessous de la moyenne mondiale qui est proche de 50%. Les questionnements restent donc nombreux dans la région Mena, où les Banques centrales de la région déploient d’importants efforts de recherche pour mieux comprendre et agir sur le marché du travail.

15 documents de recherche scrutés

La rencontre était ainsi l’occasion de partager les résultats de ces recherches opérées par les Banques centrales de la région. Et, à cet effet, 15 documents de recherche triés sur le volet ont été scrutés durant les deux jours, à travers 4 conférences principales et 5 sessions plénières. Ces documents ont notamment porté sur diverses thématiques, parmi lesquelles les changements structurels, les déterminants politiques de ces changements structurels dans les PVD, les impacts de la réforme du travail féminin de 2016 en Iran, comprendre les écarts salariaux entre hommes et femmes sur le marché du travail marocain, pourquoi le chômage est-il si élevé en Tunisie ?, les migrants sont-ils des citoyens de seconde zone sur les marchés du travail urbain ?, etc.

Jouahri a saisi l’opportunité pour plaider en faveur de plus d’investissement dans la production des données, dans l’amélioration de leur qualité et de leur granularité et, surtout, pour une plus grande accessibilité à la donnée, en particulier publique. «C’est dans ces conditions que les pouvoirs publics, guidés par les résultats d’une recherche de qualité, pourraient mieux répondre aux attentes de la population en matière d’emploi décent en faveur en particulier de notre jeunesse et de nos femmes», a souligné le Wali de Bank Al-Maghrib. 

 

 

 

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