Marché solidaire : des atouts confirmés

Marché solidaire Maroc Casablanca

 Il est destiné aux produits de terroir et d’artisanat. C’est un site permanent qui assurera la promotion des produits à longueur de l’année.

 

Inauguré récemment en grande pompe par le Roi Mohammed VI, le premier marché solidaire a pour ambition de promouvoir les produits de terroir et d’artisanat commercialisés par les coopératives féminines. Mobilisant un investissement global de 16,5 millions de DH, ce marché, implanté au quartier Oasis à Casablanca, est unique en son genre et de par sa particularité. Il constitue une vitrine du patrimoine et du savoir-faire locaux.

«Contrairement aux salons qui sont limités dans le temps, cet espace se veut un marché permanent qui assurera la promotion des produits à longueur de l’année. Les coopératives pourront y présenter leurs produits de façon pérenne. C’est un espace sans intermédiaire, de la coopérative jusqu’au consommateur», explique Abdelkarim Azenfar, directeur de l’Office du développement de la coopération (ODCO), une structure membre du conseil d’administration de l’association qui gère ce projet.

En effet, la principale contrainte pour les produits de type solidaire concerne la commercialisation, du fait que les exploitantes sont toujours à la merci des intermédiaires et autres sociétés de négoce. «Ce marché nous permet de vendre nos produits à leur juste valeur et d’avoir un contact direct avec le client. Auparavant le SIAM à Meknès était notre seul débouché pour réaliser ce genre d’opérations. Maintenant, nous avons la possibilité de proposer nos produits durant toute l’année», assure Khadija Mahdaoui, membre d’une coopérative de production de miel basée à Settat.

Outre le miel, d’autres produits sont très cotés comme les épices, le couscous, les produits cosmétiques et les plantes aromatiques. S’agissant de l’intérêt des consommateurs pour ce genre de produits, Mahdaoui est formelle : «Nous avons constaté un fort intérêt des clients pour nos produits. Le SIAM et d’autres expositions en sont le meilleur exemple. Plusieurs coopératives connaissent rapidement une rupture de stock».

Pour assurer une bonne qualité des produits et inciter les coopératives à chercher l’excellence, les responsables du marché solidaire incitent les exposantes à se conformer à plusieurs conditions : les produits doivent être certifiés par le ministère de l’Agriculture, notamment en ce qui concerne leur traçabilité, leur origine, leur salubrité et la qualité de leur conditionnement. Plus de 2.200 références issues de centaines de coopératives seront exposées. Loin de son caractère commercial, le marché revêt un aspect social. «Il est dédié à l’accompagnement des petites initiatives économiques, particulièrement celles qui émanent des coopératives féminines. Un appui technique leur est offert, notamment en termes d’équipement de process de production et de formation», explique Souad Boulouiz, responsable de projets à la Fondation Mohammed V pour la solidarité.

Depuis l’ouverture du marché solidaire, plus de 8.000 visiteurs s’y sont rendus et plus de 15.000 articles ont été vendus. ■

Par C. Jaidani

 

Pourquoi il faut multiplier ce genre de sites

Le marché solidaire est certes ouvert à toutes les coopératives féminines marocaines, mais peuvent-elles venir toutes exposer leurs produits si l’on prend en considération les frais de transport et de séjour ? Pour parer à cette problématique, l’idéal serait de penser d’ores et déjà à créer des marchés solidaires de type régional, notamment dans les grandes villes. Cela permettra de faciliter l’accès à ce genre de circuit à un plus grand nombre de coopératives. Aussi, chaque marché aura ses spécificités en tenant compte de l’arrière-pays dans lequel il est implanté.

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