Marché africain du médicament : Une stratégie commune s’impose

Marché africain du médicament  : Une stratégie commune s’impose

marché africain du médicamentLes laboratoires Galenica réuniront prochainement tous les ministres africains de la Santé pour réussir la mise à niveau du secteur.

“Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe». Cette phrase de Feu Hassan II est plus qu’une citation, une réalité qui se confirme avec le renforcement de la coopération sud-sud entre le Royaume et les autres pays du continent. Mais pour que cet arbre puisse grandir, il faut que ses racines soient en bonne santé. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, puisque la situation sanitaire en Afrique est très critique. C’est un truisme de dire que le continent accuse du retard dans le domaine de la santé. Les maladies infestueuses sont nombreuses et leur prise en charge laisse à désirer. Conscient de cette vulnérabilité et de la nécessité d’inciter les Etats à adopter une feuille de route africaine de la santé, les laboratoires pharmaceutiques Galenica ont invité les ministres africains de la Santé à prendre part à la première rencontre Menafrique santé qui se tiendra les 17 et 18 avril à Casablanca. Une rencontre qui permettra à la fois de dresser un état des lieux du secteur du médicament et de trouver des solutions concrètes aux freins qui ralentissent la mise à niveau de ce secteur. Force est de constater que l’Afrique ne pourra pas réussir son décollage sans investir dans le secteur de la santé, et par conséquent, dans une politique du médicament. Le cas du Maroc, qui produit localement environ 80% de ses besoins en médicaments, garantissant ainsi son indépendance et sa sécurité sanitaire, est souvent cité en exemple. Un modèle qui a donné ses fruits, puisque la capacité de production permet également au Royaume d’exporter des médicaments vers les pays du continent. C’est d’ailleurs cette expertise que les pays africains sollicitent. Ismaïla Nimaga, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, et Doyen du corps diplomatique, a appelé le Royaume, lors de la réunion préparatoire de cette rencontre, à jouer le rôle qui lui est assigné, à savoir d’être une plateforme africaine.  «Les pays subsahariens veulent se tourner vers le Maroc pour s’approvisionner en médicaments. Nous sommes prêts à changer notre centre, voire même notre système d’approvisionnement. Pour cela, il faut résoudre toutes les questions techniques entre nos pays et les laboratoires pharmaceutiques marocains», a-t-il précisé. En effet, cette nouvelle dynamique africaine qui s’installe va générer de nouveaux flux d’échange mais également de nouvelles contraintes à surmonter. Parmi les obstacles majeurs relevés par les ambassadeurs africains présents à cette réunion figure celui de la logistique. L’absence d’une stratégie logistique adaptée aux spécificités du produit (très sensible) et à chaque pays (certains sont très enclavés) complique le processus de ravitaillement du marché. Faut-il rappeler que les médicaments marocains sont acheminés en Afrique via des entreprises françaises qui assurent le transport, la distribution et le recouvrement. En d’autres termes, les médicaments marocains sont expédiés dans un premier temps en France pour revenir en Afrique.
Si les laboratoires pharmaceutiques ont opté pour cette logistique qui n’est pas sans conséquence aussi bien sur le prix du médicament  que sur le temps de livraison, c’est parce que ce processus est plus sûr, étant donné que ces entreprises disposent d'un système de distribution performant et de plateformes de stockage au niveau local. «Nous n’avons ni la capacité ni l’expertise pour assurer cette tâche. C’est aux pays du continent de mettre à notre disposition des plateformes logistiques qui nous permettront de répondre à leurs besoins aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif», nous a confié Dr El Ghermai Abdelghani, présidentfondateur des laboratoires Galenica, initiateur de cette rencontre africaine. Et d’ajouter que la logistique n’est pas la seule contrainte, évoquant l’absence de visibilité quant aux besoins de chaque pays aussi bien en nature qu’en quantité de médicament les plus utilisés.

Par Lamiae Boumahrou

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