Les encours continuent de croitre malgré une baisse de la rémunération de 200 pbs sur 5 semestres ans.
Déposer son argent sur un compte sur carnet ne rapporte plus grand chose aux épargnants. A l’instar des taux d’intérêts débiteurs, la rémunération minimum des comptes sur carnet, fixée par la Banque centrale, ne cesse de s’effriter depuis presque deux ans.
Une baisse qui s’est accélérée cette année, dans le sillage de la dernière diminution du taux directeur de la Banque centrale, opérée en mars dernier. La liquidité du marché aidant, cette baisse se retrouve au niveau des taux des bons du trésor sur quasiment toute la courbe.
Rappelons que le taux minimum de rémunération des comptes sur carnet est égal aux taux moyen pondéré des Bons du Trésor à 52 semaines, au cours du semestre précédent, diminué de 50 points de base.
D’après les données de Bank Al-Maghrib relative aux taux de dépôts chez les banques, la rémunération des comptes sur carnet est passée de 3,62% au deuxième semestre 2014 à 1,66% au deuxième semestre de 2016, ne couvrant même pas l’inflation (1,7% prévu en 2016 par le HCP). Sur 5 semestres, la baisse est de quasiment 200 points de base.
Evolution depuis 2012 de la rémunération des comptes sur carnet
Pourtant, malgré la baisse du rendement, le compte sur carnet demeure toujours aussi plébiscité par les marocains, et ne perd en rien de sa popularité. Entre septembre 2015 et septembre 2016, l’encours global des placement sur les comptes sur carnet a progressé de 6,5%, à près de 143 milliards de DH.
En réalité, la rémunération des comptes sur carnet n’a que peu d’impact sur l’appétit des marocains pour ce type de produit. Son accessibilité (possibilité de placement dès 100 DH), sa liquidité et sa simplicité le rendent particulièrement attractif auprès d’une large frange de la population bancarisée.