Le logement intermédiaire est un habitat compris entre le social et le moyen standing. En France, ce segment, apparu au cours des années 50, est le plus souvent de type locatif réalisé par les collectivités. Au Maroc, l’intérêt pour ce genre d’habitat commence à se manifester mais il est plus offert en mode propriété.
La classe moyenne au Maroc ne dispose pas encore d’une catégorie de logement qui lui convient. L’offre qui a été conçue il y a quelques années, n’a pas reçu l’adhésion des promoteurs, et ce malgré les dispositions fiscales dont elle dispose jugées peu incitatives. Faute de trouver mieux, la plupart des acquéreurs de cette classe s’orientent vers le logement économique.
Une offre à 400.000 DH a été parmi les grands projets de Nabil Benabdallah du temps où il était à la tête du ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville. Défendu par le ministre PPS, ce dossier a reçu également l’aval de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
Mais lors de la préparation du PLF 2018, il n’a pas été accepté par le ministère de l’Economie et des Finances. Suite au départ de Benabdallah, le projet est toujours à l’ordre du jour chez le département de tutelle. Il va falloir attendre la nomination d’un nouveau ministre pour négocier une nouvelle formule avec les promoteurs immobiliers.
Faut-il préciser que le marché est demandeur de ce genre de produit, dont la valeur serait comprise entre 350.000 DH et 450.000 DH. La cible est constituée des chefs de famille, dont le revenu est compris entre 5.000 et 6.000 DH. Il s’agit d’une clientèle bancarisée mais qui n’a pas besoin de la garantie de l’Etat pour être éligible au financement.
«Il faut décliner une offre qui soit viable techniquement et acceptée financièrement par le gouvernement. Cette offre doit englober une panoplie de produits comprenant un logement social haut de gamme, un autre classé entrée de gamme pour la classe moyenne et un troisième de type standard. Il ne s’agit pas de fixer un prix mais une fourchette de prix qui prend en considération l’emplacement du projet sur le plan régional et aussi à l’intérieur de la même ville», souligne-t-on à l’Association marocaine des promoteurs immobiliers de Casablanca.
Le gouvernement semble hésiter à statuer sur ce sujet. Il n’a pas caché sa volonté de restreindre les dérogations destinées au secteur. Toutefois, il a exprimé par la voie de son ministre de l’Economie et des Finances son désir de développer le secteur qui ne peut être basé uniquement sur le social.
Une orientation confirmée dernièrement par Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement, lors d’une conférence organisée par le groupe Al Omrane. «Le logement social a fait ses preuves, il faut investir de nouveaux produits pour répondre à tous les besoins des citoyens en matière de logement surtout pour la classe moyenne et sur le plan régional». ■
Investir les dérogations urbanistiques ou le foncier public
Les professionnels du secteur qu’avec des offres innovantes pour le logement intermédiaire, le secteur immobilier puisse retrouver un certain dynamisme. La Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a depuis longtemps expliqué que le soutien du secteur ne peut être que d’ordre fiscal, mais il doit investir d’autres moyens plus pertinents comme les dérogations urbanistiques (la construction en hauteur) ou la mise à disposition du foncier public.
C.J