Les sources de l’inflation post-Covid et le piège des politiques monétaires restrictives

Les sources de l’inflation post-Covid et le piège des politiques monétaires restrictives

 

Plusieurs Banques centrales sont tombées dans le piège de réagir aux pressions inflationnistes post-Covid en adoptant, ou en annonçant d’adopter ultérieurement, des politiques monétaires restrictives, notamment à travers l’augmentation de leurs taux directeurs, dans l’objectif de rendre plus contraignants les coûts de financement des ménages et des entreprises et faire baisser ainsi la demande agrégée, pour ensuite freiner l’inflation. 

 

Ce canal, très simpliste de la vie, pourrait parfaitement fonctionner si l’inflation était toujours et partout un phénomène monétaire. Toutefois, la réalité économique n’est pas aussi simple que ça et une réflexion sur les sources de l’inflation montre qu’il faut repenser les règles de conduite des politiques monétaires. 

 

Les fortes pressions inflationnistes au Maroc durant le premier semestre 2022 sont d’origine externe, notamment suite à l’augmentation des prix des produits énergétiques et alimentaires, mais aussi à la hausse de l’inflation chez les principaux partenaires économiques. Ceci dit que c’est une inflation importée et Bank Al-Maghrib l’a souligné avec son propre stylo sur ses deux derniers rapports de politique monétaire. 

 

Sur son communiqué de presse du 21 juin 2022, Bank Al-Maghrib justifie le maintien du taux directeur inchangé à 1,50% par ses prévisions du retour de l’inflation à des niveaux modérés en 2023 et non pas par ses sources qui ne sont pas monétaires. Avec les incertitudes que connait le monde actuellement, le scénario de la continuité de la hausse générale des prix est fort probable. Un tel synopsis pousserait les autorités monétaires à relever leur taux directeur, dans le souhait de faire face à l’inflation, qui n’est pas monétaire, chose qui ne va que pénaliser davantage l’économie nationale. 

 

Une éventuelle augmentation du taux directeur par une Banque centrale d’un PED ne pourrait pas freiner l’augmentation des prix sur les marchés internationaux. L’inflation importée persisterait alors sans qu’elle soit maîtrisée par le resserrement de la politique monétaire et l’économie nationale en subirait plus de pressions, chose qui pourrait accentuer la stagf

 

Pr. Younes AIT Hmadouch, Professeur d'économie et de finance, Université Ibn Tofail, Kénitra

 

 

 

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