Le futur gouvernement n’aura pas de période de grâce. Les chantiers qui l’attendent sont immenses.
Saad Eddine El Othmani n’aura finalement pas attendu longtemps pour se mettre d’accord avec les autres formations politiques pour former une coalition gouvernementale. Celle-ci comprendra 6 partis : le PJD, le PPS, le RNI, le MP, tous les 4 issus de l’ancienne majorité, auquels viennent se greffer l’UC et l’USFP.
Cette coalition pour le moins hétéroclite, n’aura pas de période de grâce. Elle devra s’atteler urgemment à concocter un programme économique et social cohérent, offrant de la visibilité aux investisseurs et aux opérateurs économiques.
Une commission composée des représentants des six partis politiques devant former la prochaine coalition, planche d’ailleurs déjà sur l’élaboration du programme de politique générale du futur gouvernement.
Dans son discours à la presse, samedi soir, annonçant l’accord entre les six partis pour former une coalition gouvernementale, Saad Eddine El Othmani, nouvel homme fort du PJD et Chef de gouvernement désigné, a décliné les grandes priorités du futur gouvernement.
La réforme de l’administration publique, qui avait fait l’objet d’un discours fort du Roi Mohammed VI devant le Parlement en octobre dernier, est citée en premier lieu par El Othmani. Il évoque également l’amélioration des services publics en matière d’enseignement et de santé, l’emploi et la lutte contre la corruption, parmi les priorités du prochain exécutif. Le chef du gouvernement a par ailleurs indiqué qu’il comptait poursuivre la politique africaine menée par le Maroc, tant sur le plan politique qu’économique et social.
El Othmani a souligné que les réformes entamées par le gouvernement Benkirane seront poursuivies. C’est le cas notamment de la réforme de la Justice, celle de l’enseignement (vision 2030), le développement rural, et la mise en œuvre de la stratégie énergétique nationale. Nul doute aussi que l’appui à l’industrie et aux activités exportatrices va continuer.
Avant cela, il faudra que la constitution du gouvernement et la distribution des portefeuilles ministériels se fasse dans les délais les plus brefs. Car la Loi de Finances 2017 attend toujours d’être discutée, votée et mise en œuvre, bien que la plupart des dispositions fiscales contenues dans le PLF 2017 ont pu être débloquées par décret.
Le prochain gouvernement devra également reprendre le dialogue avec les syndicats et les partenaires sociaux. El Othmani aura la lourde tâche de panser les plaies du dialogue social après 5 années de tensions et de conflits entre les syndicats et le précédent exécutif.
Quant au Parlement, au chômage technique depuis plusieurs mois, il lui faudra mettre le turbo pour rattraper le retard pris au niveau de la production des textes de lois. Beaucoup sont sur la table et attendent la fin du blocage pour être discutées et votées.
Une simple visite sur le site du Secrétariat général du gouvernement (SGG) dans sa rubrique «projet de textes diffusés aux memebres du gouvernement» montre qu’une foultitude de projets de loi, dont les plus récents datent de septembre 2016, attendent de sortir du tiroir.
A.E