Mehdi Abdelkrim, Président de la Commission Synergie avec les Cgem régionales et PPP locaux
Mehdi Abdelkrim est aux premières loges pour suivre les transformations à l’œuvre au niveau des Régions et leur capacité à développer les territoires.
En marge du premier Colloque nationale de la régionalisation, qui s’est déroulé du 20 au 21 décembre à Agadir, il revient pour Finances News sur les avancées réalisées par le Maroc dans le domaine de la régionalisation avancée, et sur le rôle que peut jouer le secteur privé dans ce processus.
Propos recueillis par Badr Chaou
L’évènement est d’envergure, et il vient à point nommé car nous sommes à près de 4 ans d’exécution des Plans de développement régionaux (PDR) et du processus de régionalisation lui-même. Je pense qu’il fallait à un moment faire ce premier bilan d’étape, même si nous sommes dans une expérience qui n’en est qu’à ses débuts.
Ce colloque permet d’avoir des orientations ainsi que des cadrages par rapport à la vision de la régionalisation et par rapport à la vision du secteur privé, ainsi que son implication vis-à-vis de cette logique de régionalisation.
Cette implication se traduit à travers plusieurs mécanismes, comme les partenariats publiques-privés (PPP), les comités régionaux de l’amélioration du climat des affaires, la revue des écosystèmes industriels et le rôle des Conseils régionaux ainsi que l’entreprenariat social. Car comme chacun sait, au niveau des régions, il y a beaucoup d’associations et de coopératives, et il faut réfléchir à un modèle d’entreprenariat social qui permette de pérenniser cette action et de lui donner une nouvelle impulsion.
Aujourd’hui il y a une enveloppe budgétaire importante au niveau des Programme de développement régionaux. Nous sommes en moyenne à 4 milliards de DH, avec comme objectif en 2021 d’atteindre 10 Mds de DH par région.
Il y a un effort important qui est fait en termes d’infrastructures, car il faut réduire les disparités régionales. Il y a aussi un effort au niveau de la vision, avec des régions qui ont pu définir des visions stratégique sur le long terme.
Mais bien évidemment il reste encore beaucoup de chemin à faire.
Nous avons aujourd’hui un avantage qui est législatif avec les PPP. Le projet de loi a été amendé au niveau du Parlement, mais n’est pas encore arrivé à la chambre des Conseillers.
Le recours au PPP n’était pas permis aux collectivités territoriales, maintenant cette possibilité figure au niveau de l’amendement. Donc les collectivités territoriales pourront aller vers ce genre de financement. Son avantage réside dans le fait qu'il permettra une massification des flux d'investissement et aussi gagner plus de temps. Les PPP ont également des avantages en termes de gouvernance, que ce soit dans l’exécution ou la gestion des projets, ou encore de la maintenance qui pose un grand problème au niveau du budget de l’état.
Il existe beaucoup d’autres mécanismes d’investissement, comme les fonds d’investissements régionaux, que certaines régions commencent à mettre en place. Il y a aussi le fonds de mise à niveau social, le Fonds de solidarité inter-régions, le Fonds d’équipement communal (FEC), etc…
Il y a des sources d’investissements innovantes qu’il faudra surtout compléter par une vision claire et par plus d’ouverture au privé.
L’accès au financement va sans doute donner une grande impulsion aux PME et TPE ainsi qu’aux auto-entrepreneurs, et à l’entreprenariat social.
Il y a une prise de conscience au niveau de l’Etat, et Sa Majesté l’a rappelé dans son discours devant les parlementaires. Aujourd’hui les banques sont entrain de travailler sur ce volet pour assouplir tout ce qui est accès au financement, et permettre une meilleure inclusion financière des composantes du tissu économique marocain.
Nous sommes en train de travailler sur le «Small business act», qui va permettre de faciliter les procédures pour l’accès au financement et consolider toutes les aides de l’Etat au niveau d’un seul interlocuteur au lieu d’avoir plusieurs intervenants.