Lors d’une rencontre avec la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) ce 22 janvier, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et président du comité d’organisation de la Coupe du Monde 2030, a appelé le secteur privé à prendre une part active dans les préparatifs de cet événement. Il a exposé les projets structurants en cours et insisté sur l’importance de la mobilisation nationale pour garantir le succès de cette compétition.

S’adressant aux chefs d’entreprises présents, Lekjaa a déclaré : « Il serait dommage que la réalisation des grands projets qu’exigent les cahiers des charges liés à ces compétitions échappe aux entreprises locales pour profiter à des entreprises chinoises, turques, etc. ». 

Le ministre a appelé à soutenir les entreprises locales, afin de renforcer leur compétitivité dans les appels d’offres. Selon lui, le patronat doit jouer un rôle clé dans les projets à venir, qu’il s’agisse de la construction des infrastructures sportives, du développement des transports ou de l’extension des aéroports.

Un Maroc prêt à relever le défi

Lekjaa a présenté les principaux projets en cours, nécessaires pour accueillir dans les meilleures conditions la Coupe du Monde 2030. « Les camps de base nécessitent une mise à niveau, avec au moins deux hôtels et des terrains d’entraînement. Chaque équipe installée doit obligatoirement disposer de deux terrains : un principal et un secondaire en cas de dégradation de la pelouse ». Pour accueillir cet afflux, le Maroc prépare un réseau de 32 camps de base répartis sur tout le territoire, chacun comprenant des installations hôtelières et des terrains d'entraînement de haute qualité. 

Au centre des priorités, le futur Stade Hassan II à Ben Slimane, près de Casablanca, sera capable d’accueillir 115 000 spectateurs. Prévu pour 2027, ce stade coûtera 5 milliards de dirhams (environ 500 millions de dollars). Parallèlement, les stades de Rabat et Tanger font l’objet de rénovations avancées, avec des échéances dans les deux prochains mois, tandis que des travaux seront lancés après la CAN 2025 dans les stades d’Agadir, Marrakech et Fès.

Aéroports et trains : une dynamique renouvelée

Outre les stades, Lekjaa a mis l’accent sur le développement des infrastructures de transport. Il a confirmé que « le financement de la ligne à grande vitesse entre Tanger et Agadir est complètement bouclé » et que l’ONCF intensifie les efforts pour achever ce projet stratégique.

En matière de transport aérien, les aéroports de Casablanca, Tanger, Rabat et Fès seront modernisés pour augmenter leur capacité. « La logique d’un hub est totalement différente d’un aéroport classique de départ et d’arrivée », a précisé le ministre en référence à la création d’un hub aéroportuaire à Casablanca.

Les retombées économiques et sociales

Fouzi Lekjaa a souligné l’impact économique attendu de la Coupe du Monde 2030, et a estimé des revenus directs estimés à plus de 2,2 milliards d’euros grâce à l’afflux de visiteurs internationaux. Avec 48 équipes, 104 matchs et jusqu’à 15 millions de spectateurs répartis sur les trois pays organisateurs, le Maroc se prépare à être sous les projecteurs. « Après la Coupe du Monde 2026, le nom du Maroc figurera sur toutes les affiches des matchs à travers le monde. Nous serons sous les projecteurs. »

« Vous pouvez compter sur les entreprises marocaines. Elles seront au rendez-vous ! », a assuré Chakib Alj, président de la CGEM, en réponse à l’appel de Lekjaa. Cette Coupe du Monde représente une opportunité unique pour le Maroc, non seulement de moderniser ses infrastructures, mais aussi de consolider sa position sur la scène internationale.

Pour Fouzi Lekjaa, cet événement est bien plus qu’une compétition sportive : c’est un catalyseur pour l’économie nationale et une vitrine pour le savoir-faire du Maroc.