«Le Maroc a besoin d’un plan de relance multidimensionnel…»

«Le Maroc a besoin d’un plan de relance multidimensionnel…»

Les mesures prises depuis le lancement du Comité de veille économique pour endiguer les conséquences économiques et sociales de la crise liée au coronavirus relèvent du conjoncturel.

Le salut de l’économie nationale, plombée par la crise actuelle, passe par l’élaboration d’un véritable plan de relance multidimensionnel qui s’étale sur plusieurs années.

Tarik El Malki, enseignant-chercheur au Groupe ISCAE et économiste au Centre marocain de conjoncture, expose les principaux axes du plan de relance qu’il défend.

 

Propos recueillis par M. Diao

 

Finances News Hebdo : Selon vous, la crise actuelle relative au coronavirus n'a-t-elle pas remis en cause profondément la pertinence des règles de Maastricht, notamment le confinement du déficit public annuel à 3% du produit intérieur brut (PIB) et la limitation de la dette publique à 60% du PIB ?

Tarik El Malki : En effet, et vous avez raison de le souligner, depuis le début de la crise de la Covid-19, les grandes puissances occidentales (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Union européenne) ont rapidement arrêté un certain nombre de grands choix macroéconomiques qui sont désormais connus : fin de l’orthodoxie budgétaire et monétaire, relance de l’économie par la dépense publique, activation de la planche à billets, injection massive de liquidités dans l’économie, recours massif à l’endettement public, redéfinition du rôle des Banques centrales, dont certaines sont désormais autorisées - dans une grande première - à financer directement les Etats et les entreprises, réappropriation des appareils productifs dans les secteurs jugés stratégiques… Il n’y a qu’à se référer aux vastes plans de relance massifs mis en place par les principaux Etats (2.000 milliards de dollars pour les Etats-Unis, 800 milliards d’euros pour l’Allemagne) et les blocs régionaux (1.000 milliards d’euros pour la relance dans l’UE), pour s’en convaincre. De grandes ruptures sont ainsi annoncées à l’international, chamboulant tous les dogmes du passé et traçant les contours d’un nouveau monde, où les Etats reprennent désormais les rênes de l’économie et où les excès de l’hyper mondialisation, de l’ultra libéralisme et du libre-échange à outrance seront corrigés.

S’agissant de la politique budgétaire du Maroc, il va sans dire que la mise en place d’une politique d’austérité, dans le contexte actuel, serait une véritable catastrophe économique et sociale pour notre pays. Cela, pour la simple et bonne raison que le principal levier existant pour empêcher un effondrement général de l’économie reste l’investissement public, et plus particulièrement la commande publique qui est sa principale composante. Aussi, la mise en place d'un vaste plan d'investissement public volontariste et audacieux (une sorte de Plan Marshal en la matière) de mise à niveau dans les infrastructures sociales de base (secteur de la santé en priorité) et des avancées dans le numérique notamment s’imposent comme une nécessité absolue pour le Maroc. L’un des principaux enseignements de cette crise pour le Maroc serait la prise de conscience de l’urgence et de la nécessité de revaloriser le secteur de la santé, en le débarrassant des dysfonctionnements qui en entachent la gestion. Aussi, est-il temps d’aller vers davantage de conformité avec les recommandations de l’OMS en matière de financement de la santé.

Cet organisme international recommande la réservation de 12% du budget général (BGE) des États à ce secteur, contre une dotation de seulement 6% allouée actuellement par les finances publiques. À noter que les enquêtes de consommation du HCP font ressortir que les ménages assument 50% des dépenses de la santé, au moment où l’OMS préconise un seuil de moins de 30%. Certes, les 1.826 lits de réanimation disponibles n’ont été mobilisés qu’à hauteur de moins de 5%, vu que le nombre de cas graves n’a représenté que 14% de l’ensemble des personnes diagnostiquées positives. Le millier de médecins spécialisés en réanimation et anesthésie reste, quant à lui, insuffisant et témoigne, d’une manière générale, de la carence profonde en ressources humaines.

La recherche scientifique dans le domaine de la santé, pour sa part, souffre d’un grand besoin d’être boostée pour s’associer, avec les laboratoires du reste du monde, à la mise au point de traitements et autres vaccins. Aussi, même si le déficit budgétaire pour l’année 2020 sera important (estimé à environ 7% du PIB, voire plus), celui-ci va contribuer à permettre d’atténuer le choc de la crise sur la croissance, dont le niveau serait bien plus bas en l’absence de maintien de l’investissement public. S’agissant de la préparation du Budget 2021 et des prochaines années, il serait judicieux de «programmer» un déficit budgétaire autour d’un taux qui soit bien entendu soutenable (5% à titre d’exemple). Il ne s’agit pas de s’engager dans une course effrénée à la dépense publique et s’adonner au gaspillage et à la gabegie, mais de bien planifier cette dépense publique en fonction des priorités du pays, et surtout des secteurs, et rationnaliser ce qui doit l’être.

En termes de financement de ce déficit, le Maroc a encore une certaine marge de manœuvre en termes d’endettement, et cela même si le niveau de la dette publique rapporté au PIB devrait, selon les estimations pour 2020, dépasser les 80%. Aussi, pour un certain nombre de considérations, il serait plus judicieux de recourir à la dette publique interne, à travers, par exemple, la mobilisation d’une partie de l’épargne nationale et la mise en place d’un vaste emprunt national. La mise en place de bons du Trésor Covid-19 serait, à ce titre, une piste intéressante à explorer.

 

F.N.H. : A votre avis, quelles sont les principales interrogations soulevées par la crise, notamment sur le plan macroéconomique au Maroc ?

T. E. M. : S’agissant du Maroc, un certain nombre de questions de fond se posent et auxquelles l’ensemble des parties prenantes concernées (gouvernement, secteur privé, cercles de réflexion…) doivent tenter d’apporter des réponses pertinentes. Il s’agit, à titre indicatif (et non exhaustif), des questionnements suivants : va-t-on rompre avec les dogmes économiques du passé ? Jusqu’à quel point l’Etat est-il prêt à s’engager via la dépense et la commande publique ? Va-t-on programmer et assumer des déficits budgétaires ou resterons-nous sur l’attitude du bon élève du FMI ? Va-t-on activer de nouveaux leviers de financement pour la relance ? Quel rôle devra jouer Bank Al-Maghrib et la politique monétaire en général dans cet effort de relance ? Faut-il mettre en place une réforme fiscale qui viserait à relever le niveau des recettes de l’Etat, à améliorer la compétitivité des TPE et PME, à soutenir le pouvoir d’achat des classes moyennes qui seront laminées par cette crise et à financer la protection et la solidarité sociale pour tous ? Comment faire face à la vague de relocalisation mondiale qui s’annonce ? Faut-il infléchir notre politique de libre-échange, renégocier les ALE ? Faut-il mettre une dose de protectionnisme dans certains secteurs ? Se lancer dans une politique de substitution aux importations ? Dans quelles niches industrielles faut-il orienter l’investissement privé ?

En somme, s’il est une leçon à tirer de cet épisode épidémique pour la refondation de notre politique économique, c’est qu’il devient nécessaire à l’avenir d’œuvrer à la consolidation des capacités de résilience de l’économie et la société face aux chocs de toute nature. De tels chocs sont multiples et porteurs de risques majeurs et de différents ordres : sanitaire, climatique, environnemental et même technologique. Les risques financiers qui sont à l’origine de dogmes ancrés dans les esprits depuis plusieurs décennies deviennent de plus en plus insignifiants face aux effets dévastateurs à moyen et long terme des crises sanitaires ou des changements climatiques. Aussi, s’il fallait choisir entre l’équilibre des comptes publics et la santé de la population ou la durabilité de l’environnement, il ne peut y avoir la moindre hésitation. L’enjeu est la survie de l’espèce ou, à défaut, des conditions de cette survie.

 

F.N.H. : Quel regard portez-vous sur la politique économique menée par l'Etat afin de permettre au pays d'absorber les chocs induits par la crise actuelle ?

T. E. M. : Face à l’ampleur et au caractère inédit de cette crise qui a pris le monde entier de court, il convient de saluer l’action de l’Etat, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, dans la gestion de celle-ci. En effet, depuis la fermeture progressive des frontières aériennes, début mars, et jusqu’à la mise en place de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars dernier, reconduits à plusieurs reprises, l’action de l’Etat marocain, multidimensionnelle, a été extrêmement vigoureuse en termes de capacité de réaction, de mesures fortes mises en place, et cela à différents niveaux. Sur le plan sécuritaire, la politique de confinement obligatoire, assez bien respectée à l’échelle nationale malgré des relâchements parfois, a vraisemblablement évité le pire en matière de décès (on parle de 500.000 cas de contaminations évités et environ 10.000 décès), tandis que l’action du ministère de la Santé et du corps médical, dans son immense majorité, est à saluer également.

Sur le plan économique, financier et social, de nombreuses mesures ont également été mises en place, depuis le lancement du Comité de veille économique (CVE), présidé par le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration. Aussi, la principale et plus importante mesure à mes yeux est la création, sur ordre du Roi Mohammed VI, du Fonds de soutien de lutte anti-coronavirus, qui a dépassé à ce jour près de 35 milliards de DH. Ce qui fait du Maroc le 4ème pays au monde dans la lutte contre la pandémie en termes de dépenses allouées rapportées au PIB. Ce fonds a pour objectif, d’une part, de soutenir l’action de l’Etat en termes de mise à niveau des infrastructures sanitaires et, de l’autre, soutenir les TPE-PME en difficulté financière et le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables (salariés ayant perdu leur emploi inscrits à la CNSS, personnes opérant dans le secteur informel couvertes ou non par le Ramed…).

A ce jour, ce sont près de 18.000 entreprises qui ont obtenu des crédits bancaires garantis par l’Etat «Damane Oxygène», plus de 134.000 entreprises qui ont bénéficié des mesures de soutien de l’Etat. 950.000 salariés inscrits à la CNSS ont perçu des indemnités de pertes d’emploi (le tiers du nombre total de salariés inscrits) et plus de 4 millions de ménages dans l’informel ont bénéficié des aides financières directes. Cependant, l’ensemble de ces mesures, aussi vigoureuses soient-elles, ne relèvent que du conjoncturel, tandis que notre économie a besoin d’un véritable plan de relance multidimensionnel et qui s’étalera sur plusieurs années. Ce plan de relance serait articulé autour d’un certain nombre d’axes stratégiques. Il s’agit, à titre indicatif, de : (i) l’augmentation de l’effort budgétaire dans certains secteurs clés; (ii) la mise en place d’une véritable réforme fiscale basée sur l’équité et la solidarité; (iii) la réorientation stratégique de la politique industrielle ; (iv) une politique monétaire qui soit moins «conventionnelle»; et (v) le renforcement du rôle social de l’Etat.

De manière plus précise, il découle de cela 4 axes fondateurs en termes de politique économique et ses programmes d’action prioritaires. Le premier axe, comme on l’a mentionné, concerne le système de santé dans sa globalité. L’expérience vécue de ces derniers mois montre toute l’importance de la mise en place des équipements, des matériels et dispositifs sanitaires suffisants pour faire face aux chocs sanitaires pouvant impacter les populations. Le deuxième axe prioritaire est celui des infrastructures de base nécessaires au bon fonctionnement du système économique, notamment les infrastructures de transport, de logistique et de télécommunications.

En outre, cet épisode pandémique a montré qu’un système productif résilient, compétitif et à haute productivité est plus en mesure d’absorber les chocs exogènes et assurer un certain degré d’autonomie en situation de crise. C’est particulièrement le cas pour les entreprises opérant dans les activités produisant les biens de première nécessité, tels que les produits alimentaires, les médicaments ou les produits d’hygiène. De ce point de vue, assurer un certain degré d’autonomie de l’économie devient l’une des principales priorités de l’action publique. La refondation des choix de politique économique ne peut enfin être conçue sans intégrer la dimension relative au capital humain.

En effet, les gains en matière de compétitivité, de productivité et d’emploi restent subordonnés à la qualité du système éducatif et de formation professionnelle. Le dernier facteur de résilience est le degré de cohésion sociale et de solidarité. Là encore, l’expérience vécue a montré la nécessité de développer de nouvelles formes de solidarité à travers la mise en place de systèmes de protection adaptés, le développement de programmes de réduction des inégalités et l’instauration de filets de sécurité sociale au profit des catégories sociales les plus vulnérables. En somme, le renforcement du rôle social de l’Etat.

 

F.N.H. : Enfin, selon vous, quels sont les pans de l'économie nationale qui risquent de faire les frais de la crise de façon durable ?

T. E. M. : Tout d’abord, il convient de rappeler devant cette conjoncture singulière et particulièrement difficile les prévisions de croissance établies initialement par le Centre marocain de conjoncture (CMC), qui ont été révisées à la baisse pour ne retenir que des scénarii modestes, voire médiocres. En effet, en fonction des éléments nouveaux imposés par les trois événements cités ci-haut, la trame d’hypothèses de référence a été modifiée et recomposée pour déboucher sur des taux de croissance pour les années 2020, 2021 et 2022 encore plus bas que ce qui a été prévu au départ. Ainsi, le taux de croissance du produit intérieur brut pour 2020 serait de 2 points plus faible en comparaison avec les premiers pronostics qui tablaient sur une reprise plus rapide de l’économie mondiale et d’une Loi de Finances rectificative agressive; le taux attendu aujourd’hui serait de -6,2%.

Les pronostics qui se dégagent de la présente révision des scénarii pour les exercices 2021 et 2022 semblent être de bon augure et présagent d’un taux de croissance du produit intérieur brut en termes réels de 5,5% pour 2021. Le résultat pressenti est loin d’être une performance en soi, il constitue un simple relèvement des activités permettant pour certaines de retrouver le palier du potentiel de croissance de 2019. Pour 2022, le taux de croissance projeté avec les précautions d’usage dans le cadre de ce scénario serait de 4,1%. S’agissant tout d’abord des secteurs négativement impactés par la crise, en dehors de la branche des produits pharmaceutiques, du secteur des télécommunications, des services non marchands et dans une moindre mesure du secteur du commerce, les autres secteurs subiront les retombées dévastatrices induites par la crise sanitaire.

En effet, le secteur agricole devrait afficher une diminution de sa valeur ajoutée d’environ 3% en raison des conditions climatiques extrêmes caractérisées par une année de sécheresse sévère. Le secteur de l’hébergement et de la restauration figure ensuite parmi les activités les plus touchées, sa valeur ajoutée devrait fléchir d’environ 25%. Selon les résultats d’une enquête réalisée il y a quelques mois par le HCP, 89% des entreprises organisées de ce secteur sont en arrêt d’activité. Les services de transport, aussi bien aérien, ferroviaire que routier devraient marquer le pas et leur valeur ajoutée globale connaitrait une régression conséquente de l’ordre de -15%.

Quant au secteur de l’industrie extractive, il devrait également subir l’impact du repli des marchés extérieurs induit par le mouvement dépressif de l’économie mondiale. Le rythme de sa croissance pour 2020 perdrait de son tonus et pourrait connaitre une baisse très prononcée de l’ordre de -5% si la situation ne s’améliore pas. Dans ce contexte morose, le secteur des industries manufacturières verrait sa valeur ajoutée baisser de 6% au terme de l’année, tandis que nombre de ces activités peinent à trouver des marchés ou sont bloquées par manque d’approvisionnement en matière première et produits intermédiaires. Alors que d’autres sont complètement à l’arrêt comme la branche principale de l’industrie automobile.

Ce qui nécessite une redéfinition intégrale de la stratégie automobile actuelle. Enfin, en ce qui concerne le secteur des BTP, l’un des plus grands pourvoyeurs d’emplois, sa valeur ajoutée serait en baisse de 6,5% comparativement à 2019. Il y a néanmoins plusieurs secteurs d’activité qui ont su tirer leur épingle du jeu et se positionner comme de nouveaux leviers de croissance pour l’économie nationale. A titre d’exemple, on peut citer la fabrication et distribution des dispositifs médicaux, le e-commerce et livraison à domicile, le paiement mobile qui peine à décoller au Maroc malgré les efforts consentis par les différents intervenants publics et privés pour en faire un véritable vecteur de l’inclusion financière. Cependant, le changement de paradigme provoqué par l’actuelle crise sanitaire pourrait bien être le creuset d’une véritable mise en orbite de ce moyen de paiement. Enfin, le secteur des équipements audiovisuels pour professionnels et les solutions collaboratives présente également d’importants gisements d’opportunités. En effet, la crise de la Covid-19 vient convertir aux vertus du télétravail même ceux qui y avaient mis le holà il y a quelques années.

Et cela risque fort bien de s’installer dans la durée, même après la disparition de la pandémie du nouveau coronavirus. Parmi les acteurs qui vont profiter de cette évolution inéluctable, on compte les importateurs intégrateurs de systèmes et d’équipements audiovisuels, multimédia et scéniques (nécessaires pour organiser des visioconférences), mais aussi les éditeurs et intégrateurs de solutions digitales de différents usages, à commencer par la communication à distance aux solutions de gestion de file d’attente à distance (qui réduisent le temps d’accueil dans les points de vente à forte affluence), en passant par les différents outils de formation multimédia interactifs (e-learning). En conclusion, la crise de la Covid-19 a révélé la vulnérabilité d'une logistique mondialisée fondée sur le recours par les grandes puissances industrielles à des sous-traitants ou des filiales lointaines et souvent concentrées.

Depuis le début de la crise sanitaire, des ruptures d'approvisionnement ont été constatées dans de nombreux secteurs vitaux. Les industries à forte intensité de main-d'œuvre comme l'automobile, les composants électroniques, les biens de consommation et le textile sont particulièrement éprouvées. Dans l'industrie de la santé, la paralysie de la production chinoise couplée à l'explosion de la demande d'équipements médicaux et de protection ont mis à l'épreuve d'un choc exceptionnel les perceptions des fragilités et des risques des chaînes logistiques mondialisées. S’agissant du Maroc, une relocalisation régionale, dans un espace euro-méditerranéen -Afrique en particulier, peut-être une opportunité. Et ce, en termes d'accroissement et de diversification de la demande, d'intégration des filières de production et de développement de capacités d'innovation, notamment dans les secteurs de la pharmacie et d’exportation des services de santé. Ces branches semblent être très porteuses au Maroc. Il en est de même des énergies renouvelables ou encore l’économie numérique.

 

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