«Les dépenses publiques consacrées aux subventions du butane sont pro-riches». C’est le constat fait par le Haut Commissariat au Plan dans une note consacrée à l’évolution du prix des hydrocarbures et aux «effets disruptifs» de la subvention du gaz butane.

L’étude du HCP rappelle que les plus aisés, qu’ils soient citadins ou ruraux, tirent bien plus profit de ces subventions que leurs homologues les moins aisés.

«La répartition des subventions du gaz butane selon les déciles de dépenses témoigne de l’inégalité des gains tirés de la compensation», souligne la note.

Ainsi, en 2014, les 20 % les moins aisés n’ont profité que de 13,9% des subventions de gaz butane, au lieu de 26,9% pour les 20 % les plus aisés.

Ce schéma inégalitaire de la répartition des subventions a été observé dans les deux milieux de résidence (citadins et ruraux ndlr).

Toutefois, souligne le HCP, bien que les classes moyenne et aisée tirent plus profit des subventions du butane, «leur effort redistributif contribue à l’équité verticale en réduisant les inégalités sociales».

En 2014, les inégalités de dépenses, mesurées par l’indice de Gini, auraient été de près de 40,3 % sans les subventions du butane au lieu de 39,5 %, suite à leur incidence redistributive.

Dans ces mêmes conditions, la pauvreté monétaire aurait été de 6,1 % au lieu de 4,8 % au niveau national, de 11,5 % au lieu de 9,5 % en milieu rural et de 2,5 % au lieu de 1,6 % en milieu urbain.

Notons que cette note du HCP intervient dans un contexte où les députés du PJD insistent sur la suppression de la subvention du gaz. Le ministre des affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, a plusieurs fois indiqué par le passé que le démantélement de cette subvention n’interviendra pas avant 2020, le temps de mettre en place le dispositif de ciblage des aides directes aux populations les plus démunies.