«La Fondation Lalla Salma a transformé profondément le paysage de la cancérologie au Maroc»

«La Fondation Lalla Salma a transformé profondément le paysage de la cancérologie au Maroc»

Rajaa Aghzadi

Trois questions à Rajaa Aghzadi, chirurgienne, cancérologue et présidente de l’Association «Coeur de femmes».

Finances News Hebdo : Vous animez plusieurs rencontres pour sensibiliser au dépistage du cancer du sein, aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. Quel message tenez-vous à faire passer ?

Rajaa Aghzadi :  Aujourd’hui, le cancer du sein est le premier cancer au monde. Nous le côtoyons tous les jours. Il est important de sensibiliser le plus grand nombre à cette pathologie. Il faut la connaître, être informé de ses signes révélateurs, des anomalies dans son corps. Il est tout aussi important de savoir comment se prendre en charge, et se faire traiter le plus tôt possible.

Le traitement précoce est le garant de la guérison, parfois à 100%. De nouveaux moyens sophistiqués permettent aujourd’hui de garder le sein à l’aide de la chirurgie onco­plastique, sans enlever tous les ganglions qui, dans le cas contraire, exposent aux pro­blèmes de «gros bras». Avec les avancées thérapeutiques en matière de radiothérapie et chimiothérapie, les molécules sont de plus en plus efficaces et ciblées contre les cellules qui peuvent circuler dans le sang. Il faut insister sur le dépistage précoce, mais aussi sur la prévention en mettant en place une bonne hygiène de vie, une vie saine, faire du sport et éviter l’obésité, et, surtout, déstresser.

F.N.H. : Y a-t-il une prise de conscience de cette maladie au Maroc ?

R. A. : Au Maroc, un grand pas a été franchi avec l’avènement des associations de lutte contre le cancer du sein, en particulier la Fondation Lalla Salma, qui a transformé profondément le paysage de la cancérologie au Maroc. Le message a atteint tous les foyers. Tout le monde sait ce qu’est le cancer du sein. Il reste maintenant à combattre ce sentiment de peur, de pudeur, d’angoisse et d’anxiété qui guette les patients avant d’aller voir le médecin pour faire le dépistage. C’est un pas à faire sachant qu’à partir de l’âge de 40 ans, on est obligé de contrôler son corps et son sein de manière périodique.

F.N.H. : A-t-on suffisamment de moyens humains et technologiques pour mieux traiter ce cancer au Maroc ?

R. A. : Le Maroc a connu des avancées dans ce domaine, notamment en ce qui concerne l’équipement technologique. Les médecins sont de mieux en mieux formés. Nous n’avons plus le droit de traiter n’importe comment le cancer du sein. Aujourd’hui, la chirurgie d’oncoplastie s’attèle aux pro­blèmes cancérologiques. Tout en respectant les règles de cette chirurgie, elle veille ensuite à remodeler le sein de manière esthétique, pour que la femme puisse garder sa physionomie normale, avec des tech­niques sophistiquées empruntées à la chirur­gie esthétique.

Propos recueillis par Wadie El Mouden

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