krach chinois : «Des impacts indirects très limités sont possibles à partir de 2016»

krach chinois : «Des impacts indirects très limités sont possibles à partir de 2016»

Effina drissLe Maroc pourrait faire de la crise chinoise une aubaine en essayant d’attirer les IDEs. En dehors de la guerre des monnaies que mènent les pays du G20, le niveau de maturité de notre économie ne permet pas encore un régime de change flexible. Driss Effina, économiste et président du Centre indépendant des ana­lyses économiques (CIAE), nous livre son analyse.

Finances News Hebdo : Quels pronostics de croissance pour l’économie marocaine en 2015 pouvons-nous faire à l’aune des évènements récents ayant marqué l’actualité internatio­nale tels que la crise chinoise, la baisse continue des matières premières et la dépréciation de l’Euro face au Dollar ?

Driss Effina : L’année 2015 va se terminer avec un taux de croissance de plus de 5% suite à l’amélioration de plusieurs agrégats macro-éco­nomiques de plusieurs secteurs qui représentent les principales sources de croissance de l’économie, notam­ment l’agriculture et la demande internationale.

En plus, le Maroc va bénéficier effec­tivement de la baisse des matières premières et principalement du prix du baril de pétrole. Les indicateurs macroéconomiques du premier semestre restent positifs et je pense que cette tendance va persister au cours du 2e trimestre si aucun évè­nement majeur ne vient changer cette tendance.

F.N.H. : Jusqu’à quel degré, la crise chinoise pourrait-elle remettre en cause les prévi­sions de croissance établies ultérieurement par les diffé­rentes institutions nationales (HCP, BAM, CMC…) ?

D. E. : La crise chinoise ne va pas avoir d’impact direct sur l’écono­mie marocaine dans l’immédiat pour différentes raisons, mais elle peut induire des impacts indirects très limités à partir de 2016. C’est la conclusion des analyses que notre centre vient d’achever. Les rela­tions commerciales et les investis­sements marocains directs dans ce pays sont relativement faibles. Mais le Maroc peut profiter positivement de cette crise en mettant en relief ces atouts pour attirer une partie des IDE importants qui vont vers ce pays et, aussi, pour attirer une partie des IDE chinois.

F.N.H. : On assiste aujourd’hui à une guerre des monnaies dans les pays du G20 dont le poids équivaut à 90% de l’économie mondiale. Quel est l’impact sur le Maroc, une éco­nomie qui aspire à migrer vers un régime de change flexible ?

D. E. : Effectivement, les grandes puissances économiques mènent en permanence des guerres de mon­naies depuis longtemps pour rendre leur économie plus attractive et gar­der leur part dans le commerce international. Le Maroc dispose d’un régime de change non flexible, ce qui le protège en permanence contre les chocs externes et limite ses marges de manoeuvre en la matière. Et je ne pense pas que ni le ministère de l’Economie et des Finances ni l’autorité monétaire vont se hasarder à rendre à terme notre régime de change flexible. Le niveau de matu­rité de notre économie ne le permet pas encore.

Propos recueillis par S. Es-siari

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