Investissement Greenfield: le Maroc bat tous les records en 2023

Investissement Greenfield: le Maroc bat tous les records en 2023

L'investissement Greenfield au Maroc a connu une croissance significative au cours des dernières années. En 2023, le Royaume a attiré un record de 34 milliards de dollars de projets d’investissements directs étrangers (IDE) Greenfield, soit le double du record précédent établi en 2008.

 

Par M. Boukhari

Les avancées réalisées ont valu au Maroc de se placer en tête du classement des destinations les plus attrayantes pour les (IDE) Greenfield, d’après le site spécialisé fDI Intelligence. Une performance trouvant ses origines dans un travail de longue haleine mené par le Maroc, notamment en ce qui concerne l’aboutissement de projets d'envergure dans des secteurs clés, tels que les énergies renouvelables, le tourisme ou encore la chimie.

«Il faut tout d’abord mentionner qu’un investissement Greenfield est un investissement étranger qui implique l’installation d’une nouvelle unité de production ou de nouveaux moyens de production. Que le Maroc arrive à attirer au cours de quelques mois des investissements 10 fois plus élevés que la moyenne des 10 dernières années est un grand exploit dû surtout à l’afflux d’investissements chinois dans des secteurs stratégiques, tels que le secteur des véhicules électriques et des semi-conducteurs», affirme Amine Dafir, enseignant chercheur à la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales Ain Sebaâ. Et de poursuivre : «Il a également attiré d’importants projets d’IDE dans les domaines des énergies renouvelables, de la chimie et du tourisme, ce qui va permettre au Maroc de diversifier et valoriser ses exportations dans les années à venir. Cependant, il faut préciser que les montants annoncés concernent les intentions d’investissement des entreprises étrangères et qu’il faut attendre la concrétisation de ces investissements dans la pratique, vu qu’il y a toujours un écart entre ce qui est annoncé et ce qui est réalisé par la suite».

Création d’emplois et croissance économique

Dans le même ordre d’idées, fDi Intelligence précise que le Maroc a connu un afflux d’investissements provenant d’entreprises chinoises, et ce en l'occurrence dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques. La même source rappelle que le groupe sino-européen «Gotion High-Tech» a signé un MoU avec le gouvernement marocain en vue de définir les contours d’un projet de gigafactory, la première d’Afrique. De fait, ledit groupe, leader dans le secteur de la mobilité électrique, envisage la mise en place d'un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de systèmes de stockage d’énergie au Maroc. Pareillement, le groupe chinois Geely a annoncé un investissement, en 2023, de 2 milliards de dollars dans la construction d'une usine de production de voitures à Tanger. Il va sans dire que ces investissements ont un impact positif sur l'économie marocaine. Ils créent des emplois, stimulent la croissance économique et contribuent au transfert technologique et de savoir-faire. En effet, la mise en place de cette plateforme (gigafactory) au Royaume permettra la création de 30.000 postes d’emploi sur 10 ans. En outre, l'implantation de cette importante structure nécessitera un investissement estimé à 65 milliards de DH à l’horizon de 2030.

Politiques favorables aux entreprises

La croissance des IDE de type Greenfield au Maroc est due à un certain nombre de facteurs, notamment la stabilité politique et économique du pays, sa position géographique stratégique, la maind’œuvre qualifiée et bon marché, mais aussi les incitations fiscales et douanières offertes par l’exécutif marocain aux investisseurs étrangers. En ce sens, la nouvelle charte de l’investissement a pour but d’améliorer le climat des affaires, faciliter l'opération d'investir, renforcer l'attractivité du Royaume à même d'en faire un pôle continental et international dans le domaine des investissements directs étrangers (IDE).

Pour Amine Dafir, le caractère important des investissements de type Greenfield pousse les pays à fournir un grand effort pour le renforcement de leurs attractivités, la promotion de leurs destinations, le ciblage des secteurs stratégiques et la négociation avec les grandes entreprises étrangères. «En effet, le gouvernement marocain encourage de tels investissements en mettant en place des politiques favorables aux entreprises, des incitations fiscales, des infrastructures solides et un environnement réglementaire stable. A cet égard, la nouvelle charte de l’investissement va certainement encourager l’implantation de plusieurs firmes multinationales, vu qu’elle propose des dispositifs de soutien et des mécanismes d’accompagnement, surtout dans les domaines stratégiques», dixit l’enseignant chercheur.

Toujours selon lui, Il est important de saluer le grand travail réalisé par le département de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques ainsi que les efforts fournis par l’AMDIE (Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, ndlr), en tant qu’acteur central de promotion des investissements étrangers au Maroc et de développement de l’image de marque du Maroc. «D’ailleurs, le défi actuel est d’arriver à concrétiser une grande partie des investissements annoncés (ce qui n’est pas toujours évident), permettre un transfert technologique au profit des entreprises nationales souhaitant investir dans ces domaines et réussir à convaincre d’autres entreprises à choisir la destination Maroc», conclut-il.

 

 

 

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