Intégration économique : L’Afrique veut se frayer une place au soleil

Intégration économique : L’Afrique veut se frayer une place au soleil

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La mise en place de la Zone continentale de libre-échange (ZLEC) est prévue pour 2017. Un chantier d’envergure qui nécessite l'information et la sensibilisation des différentes parties prenantes. La VIème édition du Forum pour le développement de l’Afrique du Nord tend à sensibiliser chacun de ses acteurs et mobiliser leurs réseaux respectifs pour une participation active et informée aux négociations, et ce à divers niveaux.

L’année en cours a connu un élément décisif vers une intégration économique en Afrique, avec le lancement des négociations pour la mise en place de la Zone continentale de libre-échange (ZLEC) à l’occasion du Sommet de l’Union Africaine tenu en juin 2015, en Afrique du Sud. 

Cela fait suite à la décision prise en janvier 2012, lors de la 18ème Session ordinaire de l'Assemblée des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine, d’entamer en 2015 des négociations pour la mise en place d’une Zone continentale de libre-échange (ZLEC), avec comme date indicative 2017, pour la finalisation de l’essentiel d'un accord.

Une étape de grande importance, qui a incité le Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) pour l’Afrique du Nord, dans le cadre de la VIème édition du Forum pour le développement de l’Afrique du Nord, de donner un large écho à l’ensemble des efforts visant une accélération du commerce entre les pays d’Afrique du Nord, d’une part, mais aussi et surtout, entre l’Afrique du Nord et le reste du continent. 

Organisée par la Commission économique pour l’Afrique et la Chaire OMC de l’Université Mohammed V en partenariat avec le Laboratoire d’économie appliquée au développement (LEAD, Université de Toulon), cette rencontre internationale a rassemblé des décideurs, représentants des secteurs privés, chercheurs, journalistes et jeunes doctorants nord-africains et méditerranéens autour des défis liés aux échanges intra-africains et des mesures d’ordre institutionnelles pour y faire face.

Le souci d’information et de sensibilisation est d’ailleurs revenu tout au long de la première journée, dédiée aux journalistes de cette grande rencontre, qui tend également à sensibiliser chacun de ses acteurs et de mobiliser leurs réseaux respectifs pour une participation active et informée aux négociations, et ce à divers niveaux.

La ZLEC, un projet très ambitieux 

La ZLEC, reconnue dans l'Agenda 2063 comme le gap vers la création d’un marché commun africain de près d’un milliard de consommateurs et la réalisation d'une Communauté économique africaine, conformément au Traité d'Abuja et à l'Acte constitutif de l'Union Africaine, fournit également une base stratégique pour l'intégration effective de l'Afrique dans l'économie mondiale.

Selon la CEA, diverses évaluations analytiques de la ZLEC ont souligné son impact dynamique attendu et les avantages en termes de génération de croissance et d’échanges entre les pays africains, en stimulant l'industrialisation, la production, la compétitivité, et la connectivité des infrastructures.

Aussi, d’importants acquis devraient être toutefois consolidés d’ici-là, dans certaines parties du continent, et d’importantes avancées seront attendues ailleurs. En Afrique de l’Est, par exemple, les négociations pour la tripartite EAC-COMESA-SADC ont abouti à son lancement effectif depuis mai 2015. 

Il est espéré, toujours d’après la CEA, que les autres communautés économiques régionales (CEDEAO, CEN-SAD, ECCAS et UMA) conduisent des négociations parallèles pour créer une nouvelle grande zone qui faciliterait la convergence. Cette éventuelle nouvelle zone ne serait donc dans ces conditions, qu’une étape vers les accords continentaux. En effet, l’initiative BIAT/CFTA propose une nouvelle architecture qui inclut la mise en place d’un Observatoire du commerce et d’ABCs (African Business Council). Elle a également déjà permis la mise en place des principes et du cadre institutionnel des négociations.

Dans le cadre de cette initiative, des réunions consultatives ont été organisées au niveau des Communautés économiques régionales (CER), tout au long de l’année 2014, il en est ressorti des progrès notables au niveau de l’Afrique du Nord.

En effet, deux ateliers régionaux sur l'initiative BIAT/CFTA ont été organisés à Rabat, le 4 juillet 2014, et à Casablanca, les 28 et 29 juillet 2014. Si le premier atelier a permis surtout la définition et l'adoption par consensus d'une approche efficiente pour l'élaboration d'un Plan d'action sous-régional BIAT, le deuxième atelier a conduit à l'adoption du plan d'action sous-régional/BIAT intégrant toutes les priorités à moyen terme de l’UMA en matière de développement et de facilitation du commerce intra-maghrébin et intra-africain. Faisant suite à ces deux ateliers, l’UMA a mis en place un groupe de travail magrébin pour la mise en oeuvre du plan d’action BIAT. Un groupe de travail a également été mis en place pour la préparation de la région aux négociations de la ZLEC.

Le forum, qui se poursuit jusqu’au 31 octobre à Rabat, veut contribuer à l’amélioration et à l’approfondissement des échanges entre l’Afrique du Nord et le reste du continent. Il ambitionne de faciliter l'échange de points de vue et d'expériences entre un large éventail d'acteurs sur les défis de l'intégration commerciale en Afrique du Nord, dans le contexte des ACLE. 

Imane Bouhrara

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