En dépit d’un taux de croissance qui risque de se situer en dessous de 2% du PIB en 2017 dans l’Union européenne, principal débouché extérieur du textile national, les membres de l’Amith restent plutôt confiants.
Pour peu que l’on s’intéresse aux branches sectorielles, il est assez aisé de constater qu’un vent favorable souffle sur l’industrie du textile national ces dernières années, et ce en dépit d’une conjoncture économique difficile, notamment dans la zone Euro, qui devrait voir son taux de croissance passer de 2% du PIB en 2015 à 1,6% en 2016. Le dynamisme de la branche de l’industrie textile est reflété par les derniers chiffres (provisoires) rendus publics par l’Office des changes. En effet, les ventes à l’étranger du secteur du textile et cuir devraient passer d’un peu plus de 33 Mds de DH en 2015 à plus de 35 Mds de DH en 2016. Ce qui permettrait à la branche de figurer dans le Top 5 des postes des exportations nationales. «Malgré une situation économique difficile en Europe, principal débouché de la filière, nous avons pu réaliser une croissance à l’export de l’ordre de 10% en 2016», se réjouit Mohamed Tazi, Directeur général de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), qui par ailleurs, demeure confiant pour les exportations en 2017 malgré les perspectives économiques de l’UE, dont le taux de croissance du PIB devrait tourner autour de 1,8%.
Pourquoi tant d’optimisme
Pour rappel, entre 2013 et 2014, l’industrie du textile et cuir a perdu 32.000 emplois. Cette période peu reluisante semble être loin derrière, puisque les écosystèmes lancés en février 2015 dans les filières du fast-fashion, du denim et des distributeurs industriels de marques nationales confère à la filière, qui représente plus de 40% de l’emploi industriel, de nouvelles ambitions autrement plus importantes. En effet, à l’horizon 2020, il est question de créer 100.000 emplois et de réaliser un chiffre d’affaires additionnel à l’export de 5 milliards de dirhams. «Notre optimisme pour l’année en cours et celles qui viennent, notamment pour les exportations, est légitimé par la stabilité politique du Royaume, la perte de vitesse des pays asiatiques sur le marché européen et le coup de pouce du Plan d’accélération industrielle (PAI)», assure Tazi, qui n’a pas manqué de souligner l’impact positif de la reprise économique en Espagne sur le secteur. A ce titre, il faut rappeler que le voisin ibérique est le premier marché du textile national. Rappelons aussi que des pays comme la Tunisie et la Turquie pâtissent ces derniers temps de l’insécurité et de l’instabilité. Par ailleurs, du côté de l’Amith, on affirme que le PAI qui a, entre autres, pour ambition à l’horizon 2020 de créer un demi-million de postes d’emplois et d’augmenter la part industrielle dans le PIB de 9 points, commence déjà à porter ses fruits.
Pour preuve, 60 projets d’investissement ont vu le jour au cours de l’année dernière. Ce qui atteste quelque part du réamorçage de l’investissement qui devrait à la fois créer les chainons manquants et moderniser l’appareil productif de la filière laquelle compte investir de nouveaux marchés porteurs. «En février 2017, des actions de grande envergure seront menées sur le marché allemand», assure le DG de l’Amith. Ces actions sont d’autant plus bénéfiques que l’Allemagne est la première puissance économique européenne et la quatrième au niveau mondial. En définitive, il est de bonne guerre de constater que l’industrie du textile, qui s’emploie à monter en gamme, bénéficie d’une kyrielle de facteurs positifs, pour ne citer que la vision à long terme et la mobilisation des principaux acteurs (pouvoirs publics, industriels, banquiers, etc.).
Par M. Diao
Les dessous d’une croissance modérée en 2017
D’après les prévisions conjointes des trois instituts économiques européens Ifo, Insee et Istat, l’activité économique du Vieux continent montre quelques signes de redressement. Après une faible croissance de 0,3% au troisième trimestre 2016, le PIB de la zone Euro a augmenté de 0,4% au quatrième trimestre et continuerait de progresser sur la même lancée au premier semestre 2017.
De plus, les prévisions tablent sur une croissance modérée dans la zone Euro pour l’année en cours. Cette situation est à relier à la consommation interne soutenue par l’amélioration du marché de l’emploi et la hausse des salaires nominaux. De plus, l’investissement devrait profiter des bonnes conditions de financement. Pour leur part, les exportations européennes devraient profiter de la reprise de l’économie mondiale et de la dépréciation de l’Euro.