Importations céréalières : les besoins du Maroc en blé estimés à 6 millions de tonnes

Importations céréalières : les besoins du Maroc en blé estimés à 6 millions de tonnes

L’augmentation de la production mondiale a engendré une baisse des cours. Le Royaume poursuit la diversification géographique de ses fournisseurs.

 

Par C. Jaidani

Le ministère de l’Agriculture a estimé les récoltes pour l’année en cours à 44 millions de quintaux. Cette donnée, tout en confirmant que la production de cette saison est nettement en deçà de la moyenne (66,5 millions de quintaux), oblige le Maroc à des importations importantes de blé. Du coup, la facture céréalière devrait être plus élevée par rapport à une année normale, puisque les besoins sont arrêtés à plus de 6 millions de tonnes de blé. Toutefois, une tendance baissière des prix devrait en atténuer l’ampleur.

Dans son dernier rapport du mois en cours, l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que «le marché mondial de blé bénéficie de conditions climatiques favorables dans les principaux pays producteurs, permettant une hausse des récoltes comparativement à la même période de l’année dernière».

Concernant la  production  mondiale de céréales en 2025, l’institution onusienne note qu’elle a été revue à la hausse de presque 14 millions de tonnes (0,5%) en juillet par rapport au mois dernier, et s’établit à présent à 2.925 millions de tonnes. «Cette révision, qui s’explique par l’amélioration des perspectives concernant le blé, le maïs et le riz (par ordre décroissant d’importance), hisse la production mondiale estimée à un niveau de 2,3% supérieur à celui de l’année dernière, marquant un record historique», souligne le bulletin trimestriel de la FAO. 

Les stocks de céréales, pour leur part, ont augmenté de 15,5 millions de tonnes pour porter le stock global à 889 millions de tonnes. La baisse de la demande mondiale sera due en grande partie au recul des importations de pays comme la Chine, le Maroc, l’Egypte, l’Iran et les Émirats Arabes Unis.  Ces indicateurs laissent présager un apaisement sur les prix dans les mois à venir. Dans le marché européen, grand fournisseur du Maroc, les cours du blé ont chuté à 198 euros/ tonne, un niveau jamais atteint depuis décembre 2020. La même tendance est observée aux Etats-Unis.

Dans son dernier rapport, le ministère de l’Agriculture américain prévoit une hausse de la production et des stocks générant une baisse des prix à un niveau historique. Il faut rappeler que le Maroc a toujours veillé à assurer un stock de sécurité en blé et des importations céréalières dans de bonnes conditions à des cours favorables, et ce en diversifiant géographiquement ses sources d’approvisionnement.

«Cette politique de diversification de nos fournisseurs est importante. Elle permet au Maroc d’assurer ses besoins à des prix compétitifs et de ne pas dépendre de certains risques. Il s’agit des tensions géostratégiques, comme c’est le cas avec la guerre en Ukraine, ou des aléas climatiques qui peuvent toucher les pays producteurs. En plus des marchés classiques comme ceux d’Amérique du Nord et d’Europe, il essaie de toucher d’autres marchés comme l’Asie mineure, l’Amérique du Sud, l’Australie, les pays baltiques et l’Europe  de l’Est. Cette dernière région assure actuellement plus de 53% des besoins céréaliers du Royaume», explique-t-on auprès de la Fédération des négociants en céréales et légumineuses (FNCL).

En effet, le Kazakhistan a annoncé la signature de contrats pour l’exportation de 300.000 tonnes de blé vers le Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord. Bénéficiant d’une récolte exceptionnelle, ce pays asiatique devrait proposer une offre très intéressante en matière de prix et de qualité. Selon des opérateurs du secteur, le blé kazakh a une bonne force boulangère. Très apprécié des minotiers, cet indicateur mesure la quantité d’eau qu’on peut ajouter à la farine pour produire du pain. Reste à signaler que le gouvernement suit de très près les importations de blé en raison de la sécurité alimentaire. Les produits doivent répondre à de nombreuses normes en termes de quantité, qualité et hygiène.

 

 

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