Hausse des prix des denrées alimentaires : Le changement climatique y est pour quelque chose

Hausse des prix des denrées alimentaires : Le changement climatique y est pour quelque chose

L’indice FAO des prix des céréales dépasse de 13,6% la valeur enregistrée il y a un an.

Les transactions de blé se sont déroulées dans un contexte de craintes relatives aux perspectives de production dans l’hémisphère Sud et des conséquences de la sécheresse sur les semis d’hiver en Europe.

 

Par M. Diao

 

L’augmentation continue des prix des denrées alimentaires à l’échelle internationale pénalise particulièrement le pouvoir d’achat des populations issues des pays du Sud, davantage vulnérables économiquement. Les ménages les plus modestes consacrent une partie importante de leurs revenus aux dépenses alimentaires. L’indice FAO des prix des céréales de septembre, dévoilé récemment, a progressé de 5,1% par rapport à août. Il dépasse également de 13,6% la valeur enregistrée l’année dernière.

C’est dire l’importance de l’inflation des prix des céréales au niveau mondial. Le changement climatique fait partie des causes de cette situation pour le moins désavantageuse au niveau mondial pour plusieurs ménages impactés par la crise liée au coronavirus. Concrètement, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la progression de l’indice est à relier à la hausse des prix du blé, portés par des échanges commerciaux soutenus.

L’organisation onusienne précise que les importantes transactions de blé sont intervenues dans un contexte de craintes relatives aux perspectives de production dans l’hémisphère Sud et des conséquences de la sécheresse sur les semis de blé d’hiver dans toute l’Europe. A ce titre, il est utile de rappeler que le Vieux continent a enregistré un épisode record de sécheresse durant deux étés consécutifs, en 2018 et 2019.

Durant cette période, la sécheresse a touché plus  de la moitié de l’Europe centrale, avec des conséquences néfastes sur les cultures. 20 millions d’hectares de cultures ont été affectés. Des prévisions tablent sur le double des terres de culture, susceptibles d’être dévastées dans la deuxième partie du siècle. Et ce, en l’absence de mesures audacieuses allant dans le sens d’une lutte acharnée contre le réchauffement climatique. Dans le même ordre d’idées, notons que l’indice FAO des prix des huiles végétales a augmenté de 6% en septembre, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis huit mois.

Les cours des huiles de palme, de tournesol et de soja ont tous progressé au même rythme que la demande mondiale soutenue. Par ailleurs, la FAO attire également l’attention sur le fait que la production mondiale de blé en 2020 devrait s’établir à 765 millions de tonnes. Ce qui équivaut à un niveau record auquel les conditions météorologiques favorables en Australie ont contribué. Dans le même temps, l’on note que la production mondiale de céréales secondaires (maïs, orge) devrait s’établir à 1.488 millions de tonnes, soit une baisse de 0,5%.

Les experts de la FAO mettent également ce léger repli sur le compte des conséquences des conditions météorologiques sur les cultures de maïs dans plusieurs pays producteurs de premier plan. Par ordre d’importance, les principaux producteurs de maïs au niveau mondial sont les USA, la Chine, le Brésil et l’Union européenne.

 

Foisonnement des records
S’appuyant sur ses nouvelles prévisions (septembre 2020), la FAO renseigne que la production mondiale de céréales a été légèrement réduite par rapport à celle du mois d’août. Elle s’établit à présent à 2.762 millions de tonnes pour 2020. Ce qui constituerait toujours un record historique et une progression de 2,1% par rapport à la production de l’année précédente. Pour sa part, l’utilisation de blé en progression devrait s’établir à 757 millions de tonnes. Ce trend haussier découle de la hausse de la consommation en Chine et en Inde. Il importe de préciser enfin que l’organisme de l’ONU, créé en 1945 au Québec, s’attend désormais à ce que les stocks mondiaux de céréales atteignent 890 millions de tonnes à la clôture des campagnes de 2021. Ce qui serait un niveau record porté par la croissance des stocks de blé en Chine.

Articles qui pourraient vous intéresser

Vendredi 26 Avril 2024

Maroc – France : la coopération économique au centre d'entretiens entre Fettah et son homologue français

Jeudi 25 Avril 2024

Cyberattaques et interruptions d'activité : les deux terreurs des entreprises

Mercredi 24 Avril 2024

Programme d'aide directe au logement : plus de 8.500 personnes ont pu acquérir leur logement

Lundi 22 Avril 2024

Economie bleue: le Maroc s'engage résolument dans le développement du secteur

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux