Le déficit en logement résorbé de 50%. 12 cités sont déclarées villes sans bidonvilles.
560.000 ménages ont vu leurs conditions d’habiter s’améliorer à travers la généralisation de l’accès aux équipements de base.
A quelques semaines des élections législatives, Nabil Benabdallah ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville, a présenté le bilan de son mandat couvrant la période 2012-2016. Confiant et serein malgré la grogne royale suite à ses déclarations à un hebdomadaire de la place, Benabdallah estime que les réalisations de son département restent conformes en grande partie aux objectifs tracés lors de son investiture.
«Nous avons mené une politique intégrée et globale en matière d’habitat. Au cours de mon mandat, plusieurs actions furent lancées ayant pour objectif l’amélioration des conditions de vie des citoyens, sans distinction entre urbain et rural ou centre et périphérie, dans un souci permanent de justice sociale et d’équité entre les territoires», a-t-il lancé. La réduction du déficit en logement était l’un des objectifs majeurs. A ce niveau, Benabdallah affirme qu’il a été ramené de 800.000 en 2012 à 500.000 unités à fin 2015 pour atteindre 400.000 en 2016, soit une réduction de 50%.
«Plusieurs mesures ont contribué à ces réalisations notamment les incitations fiscales, le foncier de l’Etat et l’ouverture de nouvelles zones d’urbanisation», indique Benabdallah. Concernant le programme Villes sans bidonvilles, 12 villes ont été déclarées sans bidonvilles entre 2012 et 2016, ce qui a permis l’amélioration des conditions d’habiter de 98.860 ménages, et 64.420 autres ménages pourront bénéficier des projets en cours d’exécution.
Malgré ces réalisations, le programme n’arrive pas à éradiquer les bidonvilles dans les grandes métropoles à l’instar de Casablanca, Rabat ou Marrakech. A ce sujet, le ministre de l’Habitat estime que c’est une question très compliquée qui n’implique pas seulement son département mais aussi d’autres ministères. Il faut du temps et beaucoup de volonté pour venir à bout de ces habitats anarchiques. Pour ce faire, Benabdallah a mis en exergue les efforts déployés par son département pour la mise à niveau urbaine et la restructuration de quartiers non réglementaires.
Près de 560.000 ménages ont vu leurs conditions d’habiter s’améliorer à travers la généralisation de l’accès aux équipements de base, l’amélioration du cadre bâti, et de la qualité des espaces urbains dans les villes. «Nous avons adopté trois approches pour identifier les projets. La première consiste à faire appel à des projets intégrés de développement de territoire. La deuxième est relative à l’accompagnement des initiatives locales et enfin, la troisième a pour objectif de cibler les territoires soumis à fortes pressions et qui ont un déficit en matière d’équipement», souligne Benabdallah. Force est de reconnaître que le bilan du département de l’Habitat a connu également des limites dans certains projets de grande importance comme le logement pour la classe moyenne ou les villes nouvelles.
Pour le premier, les incitations octroyées sont jugées insuffisantes et n’ont pas séduit les promoteurs. Les quelques exemples de projets réussis sont implantés dans des villes de tailles moyennes alors que dans les grandes villes, le programme a connu un échec total. Concernant le second, les mesures de soutien des villes nouvelles n’ont pas apporté les effets escomptés. Ces cités accusent un déficit important en matière de services publics, de zones d’activités ou de moyens de transport. Plusieurs résidents chercheraient à se débarrasser de leurs logements.
C. Jaidani
Politique de la ville : 128 projets conventionnés
Concernant la Politique de la ville, l’ambition était de faire des villes des espaces de vie et d’épanouissement individuel et collectif, des locomotives de développement économique. Des projets intégrés ont pu voir le jour depuis la mise en place et l’opérationnalisation de ce grand chantier du ministère. Ainsi, 128 projets ont été conventionnés pour un montant global de 55,5 milliards de DH dont 14,05 milliards de DH (soit 25%) financés par le ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville. Le cadre législatif, réglementaire et technique a été doté d’actions visant à promouvoir les mesures de sécurité, de qualité et de durabilité dans l’acte de construire ainsi que le renforcement de l’arsenal juridique, normatif, l’encadrement et la promotion des entreprises marocaines et l’organisation et l’accompagnement des salons professionnels.