Habitat : pourquoi il faut soutenir l’autoconstruction

Habitat : pourquoi il faut soutenir l’autoconstruction

La formule suscite toujours un intérêt particulier chez les Marocains. Présentant de nombreux atouts, elle est cependant impactée par l’informel et les contraintes techniques et réglementaires.

 

Par C. Jaidani

En dépit de l’évolution de la promotion immobilière au Maroc, l’autoconstruction est toujours prisée dans le secteur de l’habitat au Maroc. Au niveau national, près de 48% des citoyens continuent d’accéder à la propriété à travers cette option. Dans le monde rural, le taux passe à plus de 90%.

Avec l’évolution du secteur de l’immobilier, des dispositions techniques et réglementaires, différentes contraintes se dressent devant cette formule, comme les longs délais pour l’obtention des autorisations ou la réalisation des travaux, la conformité avec les normes marocaines en matière de sécurité et de qualité, ou encore le choix des matériaux de construction. De ce fait, il est opportun de revoir le cadre juridique qui la règlemente afin de le rendre mieux adapté à l’environnement socioéconomique de la population cible.

«L’intérêt pour l’autoconstruction s’explique pour différentes raisons. Tout d’abord, pour des considérations culturelles, de nombreux Marocains préfèrent les maisons de type économique, c’est-à-dire des R+1, R+2, R+3 construites sur des terrains de 60 à 120 m2 , ou les ryads dans les anciennes médinas car ils répondent parfaitement aux familles nombreuses et/ou composées. Historiquement, les constructions se faisaient par étape et par autofinancement. Cela veut dire que le bâtiment prend le temps qu’il faut avant de prendre sa forme définitive. Le propriétaire prend le soin de finaliser le logement selon ses besoins et ses goûts. Ainsi, il fait le choix des matériaux pour le sanitaire, le carrelage et la peinture. C’est au niveau de la finition qu’il peut exécuter les travaux selon son budget et la qualité désirée.

Outre les maisons de type traditionnel, les villas et les logements de campagne sont, eux aussi, concernés par l’autoconstruction. Il faut dire aussi que cette option assure de nombreux avantages, comme la réduction des coûts car il est possible d’épargner la marge accordée au promoteur, voire les frais d’architecte, du bureau d’étude et d’expertise», souligne Mohamed Alaoui, expert en immobilier.

«Techniquement, les maisons de type marocain, réalisées le plus souvent dans le cadre de l’autoconstruction, ont des plans standard et ne nécessitent pas des réaménagements ou une architecture spécifique. Du coup, l’exécution des travaux se fait sans complications majeures, sans l’apport de professionnels de pointe pour certains corps d’état. Toutefois, elles doivent obéir aux normes de sécurité et de qualité exigées», poursuit Alaoui. Et d’expliquer que «l’informel est très présent dans ce domaine, car les lois en vigueur sont très contraignantes. C’est pour cette raison que la tutelle veut réviser la règlementation et la rendre plus souple dans certaines zones, notamment rurales».

Au début de son mandat, Fatima Zahra El Mansouri a reconnu que «le secteur de la construction est difficile et compliqué. Vieux de plus de 30 ans, il a besoin d’une profonde révision de l’arsenal juridique qui lui est dédié. Il est primordial de simplifier les procédures et d’activer l’assistance technique au profit des personnes intéressées». La ministre a confirmé que son département «prépare la refonte de la loi 90/12 pour l’adapter audelà des zones urbaines. Le véritable problème demeure celui de la propriété. Le texte actuel ne permet pas aux agences urbaines de délivrer des autorisations de construire dans le monde rural. Les citoyens ne seront pas obligés de présenter des documents inutiles». A cet égard, une circulaire conjointe du département de l’Habitat et de l’Intérieur diffusée il y a quelques mois incite à la facilitation des procédures dans le monde rural.

 

 

 

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