La connexion entre les grandes entreprises et les PME est loin d’être optimale.
La CGEM est résolument engagée pour l’établissement d’une coopération fructueuse entre les deux catégories.
Par M. Diao
La relation existante entre les grandes entreprises et celles de tailles plus modestes est parfois (souvent ?) empreinte de méfiance. Le manque de connaissance mutuelle et l’allongement des délais de paiement sont autant de freins au partenariat gagnant-gagnant, vecteur de création de richesse pour l’économie nationale.
D’ailleurs, Zakaria Fahim, président de la Commission TPE-PME, GE-PME et auto-entrepreneur au sein de la CGEM, concède que l’entité qu’il préside et qui travaille actuellement à la mise en place d’un cluster orienté vers l’innovation, a du pain sur la planche.
«Il faut éviter de cantonner la relation GE/PME à la RSE, même si celle-ci est importante. Connecter la GE à la PME va au-delà de la RSE». Et d’ajouter : «Aujourd’hui, ce n’est pas l’entreprise la plus grande qui tue la société la plus petite, mais c’est celle la plus agile qui défait la structure la plus lente. Or, il est indéniable que nos start-up et PME ont cette qualité, devenue indispensable dans le monde des affaires».
Notons tout même que le patronat marocain accorde un grand intérêt à l’optimisation de la relation GE-PME. Pour preuve, la commission dédiée qui a mis sur pied l’école de l’autoentrepreneur s’attèle au renforcement de l’écosystème des PME, avec l’objectif d’instaurer un partenariat win-win entre les deux familles d’entreprises.
Du côté du patronat marocain, l’on admet également que l’accompagnement ou le soutien de la grande entreprise à l’endroit de la PME est stratégique. D’autant plus que les TPE-PME représentent plus de 90% du tissu économique national.
«Aujourd’hui, avec l’allongement des délais de paiement, il est anormal que les TPE continuent d’être les banquiers des grandes entreprises», déplore notre interlocuteur, qui reconnaît que l’instauration d’un partenariat win-win passe aussi par la réduction des délais de paiement qui asphyxient les PME. Ceci dit, la CGEM est résolument engagée pour l’établissement d’une coopération fructueuse entre les deux catégories d’entreprises précitées.
Sa commission dédiée travaille actuellement pour l’avènement d une initiative forte émanant des grandes entreprises labellisées RSE. L’objectif étant de permettre aux TPE-PME d’avoir un meilleur accès au
marché. ◆
Parole de pro : Zakaria Fahim, président de la Commission TPE-PME, GE-PME et auto-entrepreneur au sein de la CGEM
«Il est vrai que la relation entre les grandes entreprises et les PME est faussée par la prédominance de certaines appréhensions pas toujours fondées. Ces deux catégories d’entreprises doivent apprendre à mieux se connaître. Pour cela, il faudra mettre l’humain au centre des relations interentreprises. Le benchmark international montre que les secteurs qui ont été les plus favorables à l’établissement de la coopération win-win entre les GE et les PME sont la finance et les télécoms, deux secteurs disruptés par l’arrivée de nouveaux acteurs. Les grandes entreprises évoluant dans ces secteurs, notamment en Europe et aux Etats-Unis, ont «peur» des start-up qui ont une grande capacité à innover. Dans le même temps, ces mêmes grandes entreprises sont conscientes de la nécessité de travailler avec les start-up. D’ailleurs, l’on assiste de plus en plus au rachat des petites structures innovantes de la part des GE. Ces dernières s’attèlent à trouver des mécanismes à même de densifier la collaboration avec les start-up. Ceci dit, au Maroc, les grandes entreprises leaders de leur domaine n’éprouvent pas toujours le besoin de s’enrichir des atouts des petites entreprises». ■