Tous les objectifs du Plan Maroc Vert ont été dépassés.
L’activité présente des perspectives prometteuses en termes d’investissement et sur le volet export.
Par C.Jaidani
Ayant bénéficié d’un contrat-programme dans le cadre du Plan Maroc Vert, la filière des fruits rouges (fraise, framboise, myrtille, groseillier et mûrier) a connu un essor remarquable ces dernières années.
Au lancement, les objectifs fixés en 2009 portaient sur une superficie de 8.900 ha et une production de 26.000 tonnes, dont 80.000 destinées à l’export. A la fin du PMV, les réalisations ont permis de dépasser les objectifs, que ce soit au niveau de la production que de l’export.
La superfiicie plantée a quadruplé, passant de 2.680 ha à 9.650 ha. Lors de la dernière campagne agricole, ce ne sont pas moins de 150.000 tonnes de fraises, 37.000 tonnes de framboises et 36.000 tonnes de myrtilles qui ont été produites par les exploitants marocains.
«C’est une filière qui présente des perspectives de développement très prometteuses, particulièrement à l’investissement et à l’export. Générant une forte demande à l’international, notamment sur les marchés européen et américain, l’activité présente des marges bénéficiaires très importantes. Aidées par un climat tempéré et un niveau d’ensoleillement avantageux, les récoltes des exploitations marocaines se font généralement avant celles des pays concurrents. Cela génère des prix compétitifs, particulièrement pour les productions hors saisons qui commencent en novembre et se terminent en mai, soit peu avant l’entrée des productions saisonnières qui proviennent des régions montagneuses froides», souligne-t-on auprès du département de l’Agriculture.
L’activité génère environ 4,5 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et plus de 6 millions de journées de travail. L’export a atteint les 171.300 tonnes, dont 89.700 tonnes à l’état frais et 81.600 tonnes à l’état surgelé.
Les produits sont exportés dans plus de 54 pays. 90% de ces exportations sont destinées à l’Europe, suivie de l’Asie (4,5%) et de l’Amérique du Nord (4%). Le reste est réparti entre les pays du Golfe, d’Afrique, d’Europe de l’Est et d’Océanie. «L’intérêt des investisseurs pour cette filière s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, la grande valeur ajoutée qu’elle génère par hectare comparativement à d’autres activités. Ensuite, c’est un secteur qui génère des potentialités importantes à l’export. Il est aussi bien positionné pour alimenter l’agro-industrie nationale, en plus d’être un créateur d’emplois bien rémunérés», affirme Aït Taleb, conseiller agricole.
En effet, le rendement moyen de la myrtille est de 10 tonnes à l’hectare, avec un prix moyen de vente de 71 DH/kg. Bien que le coût d’installation de la culture soit relativement élevé (environ 800.000 DH/ha), cette activité reste économiquement très rentable. Pour leur part, les charges annuelles moyennes s’élèvent à 200.000 DH/ha et la valeur moyenne de la production est de 710.000 DH/ha, ce qui génère un bénéfice net d’environ 510.000 DH/ha.