Formation professionnelle : L’OFPPT actualise sa vision

Formation professionnelle : L’OFPPT actualise sa vision

 

altL’Office prend en considération le lancement du bac professionnel et des offres de formation régionales. Les procédures pour les CSF seront simplifiées et dématérialisées pour encourager les PME à s’intéresser à la formation continue.

 

L’OFPPT passe à la vitesse supérieure pour entamer son plan de développement à l’horizon 2016.

Plus d’un million de stagiaires sont formés aux 278 métiers. Ils sont répartis sur 175 filières en formation initiale et 103 en formations qualifiantes dans 327 établissements. D’autres formations professionnelles devraient être lancées dans les années à venir surtout pour accompagner les nouveaux métiers du Maroc comme l’automobile, l’aéronautique ou l’électronique et aussi les secteurs structurants et des grands programmes nationaux : PNEI, Plan Maroc Vert, Stratégie Logistique, la Vision 2020, Rawaj… 

«Nous avons dépassé nos objectifs qui sont programmés dans le cadre du plan de développement 2011-2016. En collaboration avec nos partenaires, nous avons travaillé pour répondre aux besoins des différents secteurs qui sollicitent des ressources humaines qualifiées», souligne Larbi Bencheikh, Directeur général de l’OFPPT.

Invité à la Chambre française de commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) pour animer une conférence-débat, Bencheikh a souligné que «l’Office dispose actuellement de 340.000 places de formation, dont 304.000 occupées en 2013, soit un taux de progression de 500% entre 2011 et 2014».

La répartition des offres de formation par secteur fait ressortir que l’industrie s’adjuge 37%. Elle est suivie du secteur tertiaire avec 22% et du BTP 19%.

«D’autre secteurs connaissent une montée en puissance du fait d’un besoin pressant de l’activité. C’est le cas du transport. Pour s’aligner sur les normes et à la législation, l’Office devrait former 152.000 chauffeurs professionnels. Le secteur du transport bénéficie d’une attention particulière de la part du gouvernement. Nous voulons appliquer les normes nationales qui sont alignées sur celles internationales. Ces règles imposent des formations adéquates pour les conducteurs pour professionnaliser le secteur des transports. Ce programme de formation est le résultat d’un partenariat avec le département de tutelle», indique Bencheikh.

Lors de cette rencontre, le DG de l’OFPPT a mis en exergue les besoins en formation des professionnels qui ne répondent pas uniquement à des considérations sectorielles mais aussi régionales.

«Nous voulons profiter du projet de la régionalisation avancée pour développer des pôles de compétence qui peuvent répondre aux besoins des différentes zones. Nous prévoyons de mettre en place un système de formation intégrée en partenariat avec la représentation de l’Union européenne à Rabat avec laquelle on a conclu un accord», affirme Bencheikh.

En effet, les besoins des régions diffèrent beaucoup. A Tanger, il est question d’accompagner le secteur de l’automobile avec l’implantation du site de Renault à Melloussa. A Agadir, les besoins sont concentrés sur l’agroalimentaire et la pêche.

Dans le même sillage, l’OFFPT accueille favorablement le lancement du baccalauréat professionnel.

Il sera effectif à partir de la prochaine rentrée et devrait toucher des secteurs que le Maroc veut développer comme l’agriculture, l’automobile ou l’aéronautique. 

Cette option permettra de lutter contre le chômage et d’offrir à ces filières des ressources humaines spécialisées et qualifiées dont elles ont énormément besoin. Il est possible que le baccalauréat professionnel soit étalé à d’autres filières.

L’Office prépare son programme pour accompagner cette option dans les métiers de la maintenance mécanique, maintenance industrielle et industrie mécanique.

Interrogé sur la question des contrats spéciaux de formation (CSF), Bencheikh a souligné que son établissement veut travailler avec la CGEM pour lancer une plateforme électronique d’échange afin que les dossiers soit dématérialisés. Les formations groupées, par exemple, seront financées à hauteur de 100% TTC dans le cadre du tiers-payant, au lieu de 90% HT auparavant. La procédure du tiers-payant sera en outre accordée aux organismes publics ainsi qu’à ceux de conseil et de formation disposant du label de qualification octroyé par le département de la formation professionnelle. Le délai de remboursement, autre sujet pointé du doigt par les entreprises, sera ramené de deux à un mois. 

Pour rappel, les CSF ont été fortement critiqués par les entreprises surtout les PME dont seulement 3% ont eu accès. La complexité des procédures et des dossiers a dissuadé plusieurs sociétés. Pour ce faire, l’Office a travaillé pour remédier à cette question en simplifiant les procédures.

La formation continue reste un créneau fortement soutenu par le gouvernement à laquelle l’OFPPT accorde une attention particulière

 

Son chiffre d’affaires est passé de 41 MDH en 2006 à 94 MDH en 2013. Il est prévu 110 MDH pour 2014. Par secteur, 58% des offres de formation reviennent au secteur du transport, suivi des mines avec 14% et de l’agroalimentaire 12%. La quasi-totalité des formations sont spécifiques, c’est-à-dire taillées sur mesure pour les besoins des entreprises, et 77% sont techniques. L’Office offre plusieurs prestations dans le domaine dont l’ingénierie de formation, les cours du soir, la formation qualifiante et de longue durée, la formation interentreprise, le conseil en recrutement… 

 

L’Office rationalise ses dépenses

Pour être plus efficace et avoir les moyens de ses ambitions, l’Office a procédé à un vaste programme pour optimiser ses emplois et rationaliser ses dépenses. Il est question d’alléger la facture annuelle liée à la formation par personne. Elle est passée de 14.241 DH en 2001 à 6.908 DH en 2013, soit une baisse de plus de 51%.

«Nous sommes très regardants à notre équilibre financier du fait que depuis 4 ans, l’Office ne reçoit pas de subvention de l’Etat», explique Bencheikh.

Les ressources de l’OFPPT proviennent en grande partie de la taxe professionnelle à hauteur de 52%, 39% des ressources propres et le reste via des partenaires ou les stagiaires.

 

C.J

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