Foncier public : un dispositif important pour booster l’investissement

Foncier public : un dispositif important pour booster l’investissement

La mobilisation des terrains doit être orientée pour soutenir l’emploi, la durabilité et répondre aux différentes stratégies nationales ou sectorielles.

 

Par C. Jaidani

Le Maroc s’est engagé dans un vaste programme de développement impliquant de nombreux secteurs. Depuis quelques années, le rythme de lancement et de réalisation des projets s’est accéléré, soutenu par les préparatifs liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et la Coupe du monde en 2030. La cadence devrait s’accélérer davantage à partir de cette année avec l’entrée en vigueur de la loi n°03/22 portant cadre de la charte de l’investissement.

L’investissement public est au cœur de cette dynamique. A cet égard, le gouvernement a mobilisé 340 milliards de DH en 2024. L’enveloppe budgétaire sera augmentée de 12% en 2025 pour atteindre 335 milliards DH. Outre le volet budgétaire, le foncier public joue un rôle capital dans cette dynamique. Il a permis de booster de nombreux secteurs phares de l’économie nationale, à l’image de l’immobilier, l’industrie, l’agriculture ou le tourisme.

Dans le cadre d’une stratégie de partenariat publicprivé, les terres de Sodea et de Sogeta ont servi à lancer des milliers de projets agricoles impliquant plusieurs filières. Par ailleurs, des projets structurants comme Tanger Med, Renault à Mellousa, les zones industrielles ou logistiques ont vu le jour grâce au foncier public. Au niveau du secteur de l’habitat, l’assiette foncière de l’Etat a permis de réduire le déficit en logements, surtout dans les grandes agglomérations où le prix du m2 est devenu hors de portée pour les projets conventionnés réalisés dans le cadre du programme d’habitat social ou celui dédié à la classe moyenne.

«La disponibilité de terrains est une problématique majeure pour les opérateurs économiques, qu’ils soient publics ou privés. Le foncier public continue d’être sollicité pour répondre aux différents besoins dans le cadre de stratégies nationales ou sectorielles. Ses atouts sont indéniables. Il est facilement mobilisable, contrairement aux terrains privés qui nécessitent une expropriation généralement lente et/ou une acquisition coûteuse. A titre d’exemple, la LGV Casablanca-Tanger a pris trois ans de retard à cause de la procédure; et le coût de l’investissement a été lui aussi revu à la hausse pour indemniser les propriétaires», affirme Hamid Nasri, économiste et professeur à l’université Hassan II de Casablanca.

«L’Etat dispose d’une assiette foncière très importante relevant de son domaine privé et dépassant les 700.000 hectares. Si ce foncier est mieux déployé, il pourra augmenter le nombre de projets lancés, particulièrement pour les activités que l’Etat veut promouvoir», ajoute-t-il. En 2023, 13.438 hectares ont été mobilisés au profit des investisseurs. Cela devrait permettre de lancer à terme 466 projets pour un investissement global de près de 38 milliards de DH et créer 20.500 emplois. Une part importante de ces projets est localisée dans les provinces sahariennes, notamment la région de Dakhla-Oued Eddahab pour 53,2% et Laâyoune-Sakia El Hamra 21,2%.

«Le Maroc a lancé un vaste programme d’investissement pour développer les Provinces du sud. Le foncier public joue un rôle clé dans cette orientation. Outre les infrastructures de base, il est également mobilisé pour soutenir les porteurs de projets privés. C’est un dispositif important pour réduire les inégalités régionales et promouvoir l’économie locale. Il est indispensable de le gérer d’une façon innovante et de l’orienter vers les projets qui assurent une grande valeur ajoutée, la création de plus d’emplois et qui présentent les conditions de durabilité», conclut Nasri.

 

 

 

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